La zoothérapie en forte demande

La zoothérapie gagne en popularité dans la région. L’organisme Zoothérapie Mauricie fait face à une forte demande pour sa formation. Récemment, la fondatrice, Sylvie Ferland, a accueilli sa plus grande cohorte d’étudiants. Celle-ci était deux fois plus nombreuse qu’à l’habitude.

«C’est du jamais vu depuis le début, soutient Mme Ferland. On offre de la formation depuis 4 ans. On fait trois cohortes par année et on a habituellement 20 élèves dans chacune d’elles. Dans la cohorte de janvier, on en avait 40. C’était carrément le double.»

«Depuis la pandémie, on travaille avec beaucoup plus d’enfants, surtout pour des problématiques liées au stress et à l’anxiété»

– Sylvie Ferland

Ces étudiants sont principalement des professionnels de la santé et de l’éducation qui souhaitent ajouter une corde à leur arc. «Ils veulent intégrer ces notions à leur milieu de travail. On a beaucoup de psychoéducateurs, infirmières, services de garde et enseignants, énumère Mme Ferland. La zoothérapie est souvent utilisée pour améliorer l’adaptation d’une personne à un milieu ou à une nouvelle situation.»

Elle qui est dans le domaine depuis 20 ans constate que la hausse de la demande pour la formation vient d’une augmentation des besoins. «Les gens qui suivent les cours ont ce désir de vouloir aider, de toutes les façons possibles, dit-elle. De plus en plus de gens ont besoin de nos services. Depuis la pandémie, on travaille avec beaucoup plus d’enfants, surtout pour des problématiques liées au stress et à l’anxiété.»

C’est le cas notamment d’une petite fille pour qui le stress ressenti occasionnait un retard cognitif. «Avant que je la rencontre, elle avait été évaluée pour voir si elle avait une déficience, raconte la zoothérapeute. Et non, finalement, c’était le stress. Ça lui prenait plus de temps à acheminer et à traiter l’information dans son cerveau à cause du stress. Ça lui causait aussi des troubles de langage.»

«En une séance avec elle, on a vu beaucoup de progrès, poursuit Mme Ferland. Elle a réussi à faire une phrase complète, cohérente et à un bon débit. Dans ce cas-ci comme dans bien des cas, ce sont les professionnels qui sont en contact avec l’enfant qui font appel à moi. Je travaille en complémentarité avec les autres professionnels. On essaie aussi d’inclure les parents quand il y a une ouverture de leur part.»

Des interventions adaptées à la pandémie

Sur les lieux de Zoothérapie Mauricie, rue Lapierre dans le secteur Saint-Louis-de-France, Sylvie Ferland vit avec sept chiens qui font tous de l’intervention, du carlin au berger allemand. On y retrouve aussi des chevaux, des chevaux miniatures, un âne, des lapins, des perroquets et des furets.

Tous peuvent se déplacer dans les différents milieux, sauf les chevaux, qui participent aux interventions seulement à ferme-école de Zoothérapie Mauricie. «L’animal vient faire le pont et est un support, un soutien pour les personnes. Les effets vont varier selon les problématiques et les personnes», explique Mme Ferland.

Comme il s’agit d’un travail relationnel, la distanciation sociale imposée par la pandémie complexifie les interventions. «Avec la pandémie, le plus difficile, c’est de devoir garder des distances. Ça dénature notre travail, fait remarque la zoothérapeute. C’est plus dans la structure qu’il faut s’adapter, mais on réussit à le faire.»

Il est aussi plus difficile, depuis quelques mois, de faire des interventions dans certains milieux, notamment dans les écoles et les hôpitaux. Dans le milieu carcéral, les activités de l’organisme sont complètement suspendues jusqu’à nouvel ordre.

D’ici à un retour à la normale, Mme Ferland poursuit ses efforts pour intégrer ses services dans les milieux scolaires et hospitaliers. Son objectif est aussi de contribuer à la recherche scientifique étant donné qu’il existe actuellement très peu de données sur le sujet.