La presse écrite en danger: un soutien fédéral demandé

POLITIQUE. Mercredi, des journalistes du quotidien Le Nouvelliste sont allés à la rencontre de la population pour les sensibiliser à la crise qui prévaut actuellement dans la presse écrite et encourager les gens à signer une lettre ouverte en ligne réclamant un soutien financier à la presse écrite. «L’objectif, c’est que dans le prochain budget, il y ait du soutien à la presse écrite. Il devrait y en avoir. On sait que Québec a déjà commencé, mais il va en falloir plus pour essayer de freiner la crise. On se bat tous contre les mêmes géants», souligne Louis-Simon Gauthier, journaliste et président du syndicat des employés du Nouvelliste. C’est que les revenus publicitaires en ligne sont accaparés à plus de 70% par Facebook et Google, précise-t-il, de sorte qu’il en reste peu pour les nouveaux joueurs et pour les médias écrits présents depuis longtemps et qui sont aujourd’hui en pleine transition. «Les gens sont conscients qu’il y a un problème. Ils font plus confiance aux journalistes qu’il y a cinq ans, d’après une étude. Le journalisme n’est pas une profession très populaire et les gens prennent le travail des journalistes pour acquis, mais on est là pour faire la part des choses, informer et couvrir de tout. Facebook est Google ne créent pas de contenu. S’il n’y a pas de journaliste pour faire la part des choses, on se retrouvera avec des vidéos de chats pour l’éternité», lance Louis-Simon Gauthier. Cette action syndicale de la Fédération nationale des communications a aussi pour objectif de conscientiser la population face à l’iniquité fiscale dans ce dossier, considérant que Facebook et Google ne paient pas d’impôts au Canada. Par ailleurs, durant la journée, des journalistes du Québec ont rencontré les élus de la Chambre des communes pour rappeler aux députés l’urgence d’agir dans ce dossier et d’instaurer des mesures concrètes dans le prochain budget, dont le dépôt est prévu le 27 février, pour freiner les fermetures et les pertes d’emploi. Une lettre ouverte signée par de nombreux citoyens et des personnalités publiques a été remise aux élus. (http://www.fncom.org/presse-ecrite-peril/) «La baisse brutale des revenus publicitaires met une pression insoutenable sur les médias écrits, estime Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. Il s’agit d’une tendance lourde observée depuis 2009. Même si les médias écrits tentent de s’adapter au contexte numérique et arrivent à prendre leur place sur le Web, il est difficile de produire de l’information de qualité avec de moins en moins de revenus.»