La présence d’amiante est confirmée

Centre communautaire de Louiseville

LOUISEVILLE. Une autre tuile tombe sur la Ville de Louiseville, elle qui doit maintenant tenir compte du fait que les murs de son centre communautaire contiennent de l’amiante. Ce soupçon de l’administration municipale a été confirmé lors des derniers jours. «C’est un bâtiment de 1957. Oui, il y a de l’amiante et sa présence vient compliquer les choses parce qu’on sait qu’aussitôt qu’on parle d’amiante, ça coûte plus cher faire des travaux, que ce soit pour de la rénovation ou de la démolition. On suppose qu’il y en a à la grandeur du bâtiment», indique Yvon Deshaies, maire de Louiseville. «Ça vient tout changer et ça vient prolonger le délai d’attente. Souvenez-vous quand on a fait l’ascenseur à l’hôtel de ville; il fallait juste élargir le passage pour aller en haut. Les gars s’apprêtaient à faire les travaux quand on a appris qu’il y avait de l’amiante. Il a fallu faire sortir et déménager tout le personnel pendant six ou sept mois de temps. Tout ça pour aménager un ascenseur! On va voir maintenant ce qui va arriver avec le centre communautaire. Il n’y a plus personne dedans et personne ne va entrer tant et aussi longtemps qu’il ne sera pas sécuritaire», avise M. Deshaies. Quelques jours après la fermeture du centre communautaire, en septembre dernier, la ville avait aussitôt mandaté une firme d’ingénierie afin de vérifier la structure du bâtiment et d’évaluer les travaux qui seraient nécessaires pour le rendre sécuritaire. «On fait vérifier le bâtiment de A à Z. On veut en connaître l’état. Les expertises sont en cours, mais la découverte de l’amiante entraîne des analyses plus approfondies», explique le maire de Louiseville.

«Nous sommes dans le néant» – Yvon Deshaies, maire de Louiseville

Un rapport complet sur l’ensemble des expertises menées sur le bâtiment doit être déposé à la Ville de Louiseville d’ici un an. Yvon Deshaies s’attend à ce que le conseil municipal prenne une décision sur l’avenir du centre communautaire en 2019. «Présentement, on ne sait pas ce qui va se passer ni combien ça peut coûter. Nous sommes dans le néant. On doit attendre le rapport final». Rappelons que dernièrement, la Ville de Louiseville a constaté l’affaissement du terrain derrière le centre communautaire où un ancien réservoir souterrain servant pour le chauffage du bâtiment se trouve. Des clôtures ont d’ailleurs été installées pour sécuriser les lieux. Le milieu communautaire mobilisé Les organismes communautaires, qui occupent une place importante dans le milieu, demeurent inquiets face à leur avenir depuis qu’ils ont été forcés de déménager du centre communautaire de Louiseville. Les 16 organismes à but non lucratif (OBNL) affectés apportent du soutien à plus de 16 000 personnes de la MRC de Maskinongé sur une base annuelle et bénéficiaient d’un coût de loyer très abordable à Louiseville. Aujourd’hui, ces organismes sont hébergés temporairement dans des locaux non adaptés aux besoins du milieu et des organisations, et ce, un peu partout sur le territoire. Ce délai occasionné par la réalisation des expertises sur le bâtiment cause une pression supplémentaire sur les organismes communautaires qui souhaitent s’établir définitivement ou qui n’ont pas les moyens financiers de défrayer les coûts d’un loyer plus dispendieux. À cet effet, la Corporation de développement communautaire (CDC) de la MRC de Maskinongé prévoit mettre sur pied un comité de travail qui se penchera sur des solutions pour venir en aide à ces organismes. Des représentants des groupes communautaires, du gouvernement, de la MRC, des municipalités, de la Ville de Louiseville et des citoyens participeront aux futures rencontres de ce comité. «On doit réfléchir à plus long terme sur des solutions. Tout le monde est relocalisé, mais de façon très temporaire. On se rend compte que plus on étire le délai et la durée de cette situation, plus ce sera pénalisant pour les organismes autant financièrement qu’au niveau de leur fréquentation et des services qu’ils offrent. On doit explorer différentes possibilités», confie Nadia Cardin, coordonnatrice de la CDC de la MRC de Maskinongé. Cette dernière souligne que ce dossier est très complexe. Cependant, elle estime que tout le milieu doit travailler ensemble pour trouver des solutions durables. «Ce n’est pas simple. Il y a plusieurs situations et chaque organisme a une réalité différente. Il n’y a pas une solution qui va convenir à tout le monde. Certains organismes utilisent le momentum pour mettre sur pied des projets comme l’achat d’une maison pour s’établir, par exemple, alors que d’autres se sont relocalisés temporairement à des endroits et tentent de transformer cette période temporaire en long terme en cherchant d’autres locaux.» «Dans le fond de tout ça, il y a aussi une volonté de conserver le centre communautaire ou de créer une infrastructure régionale qui pourrait regrouper les organismes communautaires et d’autres groupes qui n’ont pas vécu cette fermeture et qui seraient intéressés à occuper un local dans ce bâtiment. C’est un rêve et un projet à multiples dimensions», mentionne Mme Cardin. Dans cette vaste réflexion, Nadia Cardin rappelle que le comité tiendra compte de trois principaux éléments, soit les services offerts, l’accessibilité et le financement des groupes communautaires. De son côté, la Ville de Louiseville se dit prête à contribuer à un éventuel projet collectif. «On va aider ces organismes comme on le faisait avant, mais il faut trouver une solution ensemble. Ces gens jouent un rôle important dans le milieu et il est important de les aider à se trouver un toit permanent», affirme le maire de Louiseville. Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon