La Ferme 7 Terres investit dans l’avenir

SAINT-SÉVÈRE. Dans un contexte où il est plutôt difficile de dénicher une relève ou de la main-d’œuvre qualifiée, les nouvelles ne sont pas que mauvaises dans le milieu agricole. L’histoire de la Ferme 7 Terres de Saint-Sévère en est une inspirante. Cette entreprise représente un exemple à la fois d’innovation, mais également de réussite. Il y a près d’un an, face à un bâtiment de ferme qui nécessitait des travaux et des améliorations, Chantal Pipon, Denis Dupont, leur fille Andréane ainsi que le conjoint de cette dernière, Philippe Lacerte, ont fait le choix d’investir dans un important projet de modernisation de leurs installations. «Généralement, dans une ferme, après 25 ans, il y a des améliorations ou des travaux à faire. On était rendu là. Notre étable à stabulation entravée nécessitait des travaux. Il fallait changer les tapis, modifier les stalles et offrir un meilleur confort aux animaux. En réfléchissant, on se disait que si on faisait les changements dans l’étable, on restait quand même avec un bâtiment vieillissant, le même espace que nous avions et les mêmes méthodes de travail qu’auparavant dans nos tâches quotidiennes», lance Andréane qui représente la troisième génération de Dupont à avoir évolué dans l’entreprise familiale fondée en 1944 par son grand-père Émilien. Cette réflexion arrivait au même moment où le conjoint d’Andréane complétait sa technique en production animale et avait décidé de prendre la relève de cette ferme avec elle. Or, les propriétaires ont décidé d’investir près de 1,3 M$ afin d’améliorer sa productivité et construire une nouvelle étable de 66 pieds par 204 pieds. Les travaux ont débuté en août 2016. Les premières vaches ont fait connaissance avec leur nouvel environnement en février 2017. Virage technologique Passionnés par l’agriculture, l’entrepreneuriat, l’innovation et les nouvelles technologies, les Sévèrois ont décidé de moderniser la ferme familiale en faisant l’acquisition d’un robot de traite ultra-performant et autonome de type Monobox GEA, ainsi que d’un système de séparateur de fumier recyclé qui, après son traitement, sert de litière. Ce virage technologique amène l’entreprise à un autre niveau, au point tel que la ferme est devenue la première au Québec à faire l’acquisition d’une nouvelle génération de robot de traite.

Denis Dupont, Chantal Pipon, Andréane Dupont et Philippe Lacerte.
Même si le troupeau demeure pratiquement inchangé à 55 vaches en lactation, les performances des bêtes, elles, ne font que croître. «Lorsqu’on a décidé d’investir, on réfléchissait sur notre qualité de vie et des possibilités qui s’offraient à nous. L’intégration de nouvelles technologies nous offre plusieurs avantages, notamment au niveau des performances, de la gestion du troupeau et de l’efficacité. Ça nous amène à travailler différemment», reconnaît Mme Dupont. «Nos investissements nous ont permis d’obtenir une meilleure flexibilité dans nos horaires de travail, une meilleure qualité de vie, un bien-être animal supérieur et une gestion à distance avec l’aide de caméras et de logiciels». « Une adaptation nécessaire » Dans le domaine agricole, même si certains producteurs sont plus réticents que d’autres à faire l’usage des nouvelles technologies, les bénéfices sont nombreux. «C’est certain qu’on était craintif au début. On avait peut-être un peu peur, mais on s’adapte rapidement. C’est un changement important dans nos façons de faire et on ne reviendrait pas en arrière. On était appuyé et on avait confiance envers nos fournisseurs. Tout s’est bien passé et on ne regrette vraiment pas notre choix», observe fièrement Andréane Dupont. En misant sur l’appui de ses parents Chantal et Denis qui souhaitaient eux aussi profiter des nouvelles installations avant de prendre un peu plus de temps pour eux, Andréane Dupont, détentrice d’un baccalauréat en administration des affaires, estime qu’elle et son conjoint forment une bonne équipe. «Je m’occupe du volet administration et de la comptabilité alors que Philippe s’occupe vraiment plus du troupeau. On se complète tous les deux. Mes parents continuent aussi de travailler à la ferme et tout le monde contribue au succès de l’entreprise». Pour l’instant, la Ferme 7 Terres n’envisage pas d’augmenter son troupeau. Elle souhaite davantage se concentrer sur la productivité de chaque vache en bénéficiant de plus de périodes de traite par jour qu’auparavant. Portes ouvertes La Ferme 7 Terres vous accueille dans ses nouvelles installations le 15 mars prochain, de 10 h à 16 h, au 101, rang Saint-François-de-Pique-Dur, à Saint-Sévère. Les propriétaires présenteront leur nouveau bâtiment ainsi que leurs récentes acquisitions. Les fournisseurs qui ont contribué au projet seront également sur place. Près de 500 personnes sont attendues. Ferme 7 Terres 1 300 La Ferme 7 Terres cultive 1 300 acres de terres et récolte du maïs, du soya et différentes céréales. 1,3 M$ L’investissement total du projet d’agrandissement et de modernisation se chiffre à 1,3 M$. Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon