La Distillerie Mariana fait le pari du whisky

LOUISEVILLE. Les artisans derrière la Distillerie Mariana ont le goût du risque. La jeune entreprise de Louiseville a lancé une campagne de sociofiancement pour la réalisation d’un ambitieux projet : produire le tout premier whisky aux saveurs de la Mauricie.

Après son gin forestier, sa vodka et son rhum épicé, la microdistillerie a bien l’intention d’ajouter un nouveau produit à son inventaire : un whisky. « Un pari risqué », admet Jean-Philippe Roussy, le copropriétaire de la distillerie avec Jonathan Couturier.

Entre le maltage de l’orge, la fermentation, la distillation et le vieillissement, ce nectar ambré est le fruit d’un long processus. Le risque financier est bien présent pour tous ceux qui osent l’aventure.

C’est pourquoi l’entreprise de Louiseville a fait appel à la plateforme de sociofinancement habricot.ca afin d’amasser 15 000 $. « C’est avant tout une façon pour nous de partager cette expérience avec la population », a souligné Jean-Philippe. 

La campagne s’étirera jusqu’au 12 décembre. Tout au long de ces deux mois, plusieurs événements seront organisés afin de faire participer la population. Les premiers arrivés auront l’occasion de savourer un premier échantillon du fameux whisky.

Un whisky 100 % mauricien

La fabrication d’une version mauricienne de la boisson nationale de l’Écosse est l’occasion pour distillerie de tisser des liens serrés avec les producteurs régionaux.

L’équipe de brasseurs de Louiseville ira s’approvisionner en orge à quelques pas seulement de son lieu de production, dans les champs de Saint-Léon-Le-Grand, de Sainte-Ursule et de Yamachiche. « La Mauricie est l’un des plus grands producteurs d’orge de la province. On ne manquera pas de matière première », a indiqué Jonathan Couturier.

Des herbes, de la tourbe et du bois d’érables des forêts de la région seront également utilisés dans la création du whisky.

Les artisans de la Distillerie Mariana ne sont pas les seuls brasseurs du Québec à tenter l’aventure, mais pour l’heure, il n’existe aucun whisky québécois sur le marché. C’est qu’il existe une règle d’or pour obtenir l’appellation whisky canadien. « Selon la loi fédérale, un whisky doit avoir vieilli en fût au moins trois ans pour pouvoir être commercialisé », a expliqué Jean-Philippe.

Il faudra donc prendre son mal en patience avant de retrouver une bouteille de single malt aux couleurs de la Distillerie Mariana sur les tablettes de la Société des alcools du Québec (SAQ).

Entre temps, les deux copropriétaires ont l’intention de se rendre à Édimbourg afin de percer le secret du savoir-faire écossais. C’est là-bas qu’ils apprendront l’ABC de la fabrication du whisky.

« On prend un grand risque en se lançant dans cette aventure. On ne sera pas avant trois, voire cinq ans si notre produit final répondra aux attentes. « Le voyage en Écosse, je le vois un peu comme l’assurance qualité de notre produit », a déclaré Jonathan.

La production est déjà entamée dans les installations de la distillerie à Louiseville. Les copropriétaires espèrent augmenter la cadence afin d’être en mesure de produire jusqu’à 5 000 bouteilles d’ici quelques années.

La Distillerie a également l’intention de commercialiser trois autres nouveaux produits d’ici Noël, juste à temps pour les cadeaux de dernière minute.

Avec un tel rythme de production, la direction de l’entreprise prévoit agrandir sous peu ces locaux. 

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Pour prendre part à la campagne de socio-financement: http://haricot.ca/project/singlemalt