Implantation d’un nouveau CPE à Saint-Élie: tensions dans la MRC

SAINT-ÉLIE-DE-CAXTON. La municipalité de Saint-Élie-de-Caxton est aux prises avec un manque de place en centres de la petite enfance (CPE) dans sa municipalité, et la mairesse implore le CPE Gribouillis d’en faire plus pour faire aboutir le projet.

Dans un dossier hautement médiatisé dans la région, Claire Beaubien, directrice du CPE Gribouillis, affirme que si le développement et la mise sur pied d’un nouveau centre à Saint-Alexis-des-Monts, entre autres, s’est bien déroulé, la situation n’a pas été aussi simple du côté de Saint-Élie.

Selon Mme Beaubien, la mairesse de Saint-Élie, Gina Lemire, a  manqué de rapidité et de responsabilité dans ce dossier. Elle soutient qu’elle a parlé et rencontré Mme Lemire une seule fois pour tenter de lui faire part de l’urgence de faire avancer ce projet. Cependant, toujours selon Mme Beaubien, Mme Lemire aurait refusé d’aller de l’avant avec l’architecte avec qui le CPE s’était entendu à la base, préférant aller en appel d’offres. Un processus trop long pour la directrice de Gribouillis.

« La seule communication que j’ai eue avec Mme Lemire, je m’en souviens très bien et j’ai pris la date en note: le 7 février dernier. Elle venait de recevoir l’appel d’offres des architectes, et il y a seulement un architecte qui avait soumissionné. Elle me disait, « je ne suis pas contente, c’est le même qui a fait le préau, je n’ai pas aimé ça, ça a couté trop cher, etc, » affirme Mme Beaubien, « À ce moment-là, je lui ai dit clairement, « Mme Lemire, il faut que vous preniez cet architecte-là, on ne peut plus attendre! Tous les autres sont occupés. » C’est la seule fois que je lui ai parlé. »

Mme Beaubien maintient qu’elle n’a pas eu d’autres communication avec la mairesse de Saint-Élie, malgré sa ferme volonté de vouloir faire aboutir le dossier.

En revanche, Gina Lemire n’accepte pas cette version des faits et en adopte une toute autre. En entrevue, elle dénonce formellement le comportement de Claire Beaubien dans ce dossier, l’accusant de vouloir « pelleter sa neige dans ma cour ». Selon elle, Mme Beaubien tente délibérément de propager de la fausse information à son égard.

« Je reproche le manque de communication avec Mme Beaubien dans ce dossier. On n’a jamais été capables de s’asseoir ensemble et de discuter, ni avec mon directeur général, ni avec moi-même. On a fait deux demandes: elles ont toutes les deux été rejetées, » explique Mme Lemire.

« La prétention de Mme Beaubien est complètement fausse: son discours est un tissu de mensonge. Entre le mois de janvier jusqu’à la fin février, on a relancé Mme Beaubien par écrit, à deux reprises, pour qu’elle et son conseil d’administration puissent nous rencontrer, qu’on puisse se parler, » affirme Pierre Piché, directeur général de la municipalité de Saint-Élie-de-Caxton, également présent lors de l’entrevue. « On a réitéré notre souhait de se rencontrer. J’ai invité Mme Beaubien à nous faire part de ses préoccupations, tandis que je lui ai fait part de nos contraintes. En identifiant ces enjeux, on aurait sûrement pu trouver un terrain d’entente. Cela nous a toujours été a refusé. »

Idem pour le comité de parents, avec qui la directrice du centre aurait également refusé toute communication.

Mme Lemire et M. Piché estiment avoir été laissé tomber par le CPE Gribouillis. Suite à une entente qui a été formée avec l’entreprise de Louiseville Canadel, 60 places au centre ont été réservées pour les employés, qui a fait face à une pénurie de main d’œuvre l’automne dernier puisque plusieurs parents ne pouvaient pas aller travailler pour s’occuper de leur enfant, à la maison. Ce n’est qu’au mois de février dernier que Claire Beaubien aurait retiré les 29 places qui étaient dédiées à Saint-Élie pour les attribuer à Canadel. Une action que la municipalité dénonce formellement.

Questionnée à ce sujet, Mme Beaubien réitère que les places n’ont pas été « transférées » d’une place à l’autre et qu’il s’agit de deux projets séparés.

Des parents toujours en attente

Cette controverse entraîne bien sûr une angoisse générale au sein des familles de Saint-Élie, qui veulent tout simplement avoir des garanties de places pour leurs enfants.

« C’est normal qu’on est déçu parce que ça fait depuis 2019 qu’on cherche à faire aboutir ce projet. Il y a même une maman de deux jeunes enfants qui dit qu’elle a toujours essayé de collaborer avec Gribouillis, et ce sont eux qui se sont fait dire « arrêtez de nous harceler, vous allez l’avoir votre CPE! » Ils ont eu l’impression qu’ils pouvaient leur faire confiance, mais finalement, ce n’est pas ce qui est arrivé. »

Cette lettre anonyme dont fait référence Gina Lemire a été relayée sur Facebook et tient aussi à dénoncer le travail de la mairesse dans ce dossier, indiquant qu’il y a eu un grand manque de volonté politique pour faire aboutir le projet.

Différentes réactions de la sphère politique de Maskinongé, incluant le maire de Louiseville et le député de Maskinongé, se sont également prononcées lors des derniers jours.

Des prochains développements suivront durant le mois d’avril.