Il lance une première revue mensuelle d’horreur
BANDE DESSINÉE. Depuis quelques mois, on peut apercevoir une nouvelle revue qui flirte l’horreur, le fantastique et l’au-delà sur les tablettes des tabagies, dépanneurs et kiosques à journaux un peu partout au Québec. Le mensuel du noctambule Nocturne est l’œuvre du Yamachichois d’origine Sv Bell. Sv Bell publiait déjà ses bandes dessinées fantastiques et d’horreur dans des revues anglophones. Il a constaté qu’il commençait à y avoir une demande en français. «Il y a peu de revues de ce genre et encore moins qui soient publiées de façon périodique. Je suis pas mal le seul qui publie mensuellement. Le quatrième numéro est sorti en décembre et jusqu’à présent, la réponse est bonne. Je constate que les lecteurs qui achètent la revue peuvent avoir 18 ans comme 50 ans. Je me fais vraiment plaisir avec ce projet et je suis heureux qu’il soit bien reçu», raconte-t-il. Dans le numéro de décembre, des scientifiques tentent de réécrire l’histoire de l’humanité lorsqu’ils découvrent que le grand collisionneur à hadrons, une incroyable invention, a une étonnante capacité à créer des trous noirs capables de transporter notre monde vers le passé. Pour l’instant, le Yamachichois d’origine est seul dans cette aventure de publication du mensuel Nocturne. Il crée les histoires et les illustre, mais il sollicite également les annonceurs potentiels et s’occupe du montage de la revue. Si ses ressources le permettent éventuellement, il aimerait faire appel à des collaborateurs à l’occasion. «Il y a plein de gens autour de moi qui font de la BD. Mais pour faire appel à des collaborateurs, ça prend aussi du budget pour les rémunérer. C’est beaucoup de travail pour une personne seule, mais ça se fait», souligne-t-il. Du heavy metal à la bande dessinée Sv Bell a un parcours qui sort de l’ordinaire, quoique l’horreur et le fantastique sont des univers qui l’intéressent depuis longtemps. Il a notamment lancé les séries anglophones Silverblood et Realms of Fear qui se déroulent dans le même univers tourmenté. «J’aime les univers d’horreur depuis que je suis petit. J’ai grandi avec les bandes dessinées. Quand j’allais au dépanneur, j’étais toujours devant le stand de magazines à regarder les bandes dessinées. Quand j’ai pris mon cours de dessin publicitaire, un gars de Trois-Rivières éditait le fanzine Delirius. C’est là que j’ai eu un premier dessin publié», raconte Sv Bell. Peu de temps après, il a vu un autre de ses dessins être publié, cette fois-ci dan s le cahier Week-end du Nouvelliste. «C’est à ce moment que j’ai pris goût à voir mes dessins être publiés. Quand tu vois tes dessins se promener dans les périodiques et les couvertures de livre, c’est ce qui met le feu aux poudres. Tu en veux plus. Tu veux aller plus loin», ajoute-t-il. Sa carrière l’a aussi amené à réaliser des couvertures d’albums heavy metal pour des maisons de disques en Allemagne, en Autriche, en Angleterre et aux États-Unis. «Ce n’était pas un but dans ma vie. J’écoute du heavy metal depuis que je suis jeune et j’en ai toujours aimé le côté flamboyant et mystérieux. J’ai commencé à faire des affiches pour un groupe de la polyvalente. Les membres du groupe ont joint d’autres groupes plus gros. Le mot s’est passé. J’en ai fait environ 50 ou 60», se souvient-il. Une de ses images de couverture d’album circule encore bien d’ailleurs. En 1994, il a fait la couverture de l’album Tales from the Thousand Lake du groupe finlandais Amorphis. Au final, cet album est devenu culte. «Je croise parfois des jeunes qui portent un t-shirt avec l’image que j’avais créée pour cet album. C’est spécial», raconte Sv Bell en riant. Au fil des années, il a également touché au cinéma fantastique en réalisant cinq longs-métrages, dont deux ont été doublés dans plusieurs langues. Pour l’instant, toute son attention est portée à la production du Mensuel du noctambule Nocturne. Le prochain numéro sera disponible en kiosque le 2 février. On peut le retrouver dans plusieurs dépanneurs de Louiseville, Yamachiche et des environs.