Il amasse 13 000$ pour le skatepark de son village

SAINT-ÉLIE-DE-CAXTON. «Quand on veut, on peut». Ce populaire dicton, Késy Gélinas, de Saint-Élie-de-Caxton, l’a endossé l’hiver dernier, alors qu’il s’est mis en tête l’idée de financer la construction d’un skatepark dans son village. L’adolescent de 14 ans prouve aujourd’hui que tout est possible, car le projet est en train de voir le jour au cœur de sa municipalité.

Le jeune homme a passé les derniers mois à mettre sur pied Saint-Élie-de-Crampons, un événement bénéfice de course à pied qui s’est tenu le 30 septembre dernier dans son village. Il est également allé à la recherche de commanditaires intéressés à contribuer financièrement à son projet. Sa ténacité et, surtout, sa détermination lui ont permis de recueillir tout près de 13 000$.

Travail d’équipe

Pour parvenir à ses fins, Késy s’est bien entouré. Il a su convaincre amis, parents, citoyens et élus d’embarquer avec lui. En croyant dur comme fer en la faisabilité de son projet, il a aussi réussi à surmonter la timidité qui le caractérise et à devenir le leader qu’il fallait pour amener un parc de planche à roulettes (skatepark) Saint-Élie.  

«Notre ancien skatepark était composé de modules de bois qu’on installait dans la patinoire au printemps et qu’on rangeait pour l’hiver. Or, ils étaient devenus dangereux car ils se brisaient toujours un peu quand on les déplaçait. Il y a déjà 5 ou 6 ans qu’on ne les utilise plus», rappelle le contremaître de la municipalité, Mario Samson.

La municipalité a toujours eu l’intention de bâtir un skatepark digne de ce nom, assure M. Samson, mais il fallait d’abord être en mesure de le financer.

Selon Késy, le projet aurait pu voir le jour dans trois ou quatre ans, car la municipalité mettait de l’argent de côté en prévision de sa réalisation. Mais pas question pour lui d’attendre aussi longtemps! Et pas question que ce soit une structure temporaire. C’est pourquoi il a pris les choses en main. Ce qui naîtra au cœur de Saint-Élie, tout près de la patinoire, c’est un skatepark avec des modules professionnels, sur une plateforme de béton de 45X100 pieds.

Entraide

Pour limiter les coûts, une grande corvée réunissant huit personnes (dont Késy) a été réalisée dans la première semaine d’octobre afin de préparer le coffrage servant à accueillir le béton. «Ça nous a permis d’économiser environ 10 000$», estime Késy, qui a aussi réussi à faire commanditer le béton grâce à des contacts.

La municipalité a aussi donné un bon coup de main en allouant 8000$ au projet et en préparant le terrain: excavation, compactage…  «C’est extraordinaire de voir un citoyen de cet âge s’impliquer autant, mentionne le maire Réjean Audet. Quand il est venu faire ses demandes au conseil, on a  aussitôt accepté de collaborer. On espère que ça va inspirer d’autres jeunes.»

Les premiers modules pourront être installés dès cet automne. Ce seront ceux que la municipalité a acquis en 2013 et 2015, précise le maire. Le parc sera par la suite bonifié.

Le début d’une tradition?

Pour la suite des choses, Késy Gélinas n’entend pas s’asseoir sur ses lauriers. Au contraire: il veut faire de son événement Saint-Élie-de-Crampons une tradition qui servira à financer le développement du skatepark et même d’autres projets en lien avec le sport, la santé globale et l’activité physique.

La première édition de Saint-Élie-de-Crampons a réuni environ 150 coureurs dans les rues de Saint-Élie le 30 septembre dernier. Une quinzaine de bénévoles ont mis à main à la pâte pour en assurer le bon déroulement. Les épreuves proposées étaient des courses de 1, 3, 5 et 10 km et une marche de 3 km.

 

Un peu plus sur Késy Gélinas

Natif de Saint-Élie-de-Caxton et âgé de 14 ans, Késy Gélinas est un fervent amateur de sports. L’été, il pratique la planche à roulettes et la trottinette dans différents skateparks du Québec et dans les rues du village. Il est membre du club d’athlétisme Zénix et participe à des compétitions provinciales de façon régulière. L’hiver, il s’adonne notamment à la planche à neige.

Le saviez-vous?

En 2013 et 2014, l’organisme Jeux d’enfant sans frontière a organisé une course à pied à Saint-Élie qui fut très populaire. C’est cet événement qui a inspiré Késy Gélinas dans sa démarche visant à ramasser des fonds pour aider la municipalité de Saint-Élie-de-Caxton à aménager un skatepark.