Fanny Larivière veut aller devant les normes du travail

Celle qui agissait à titre de coordonnatrice du Parc des Chutes jusqu’au 31 octobre dernier, Fanny Larivivière, s’est rendue en personne à l’assemblée du conseil municipal de Ste-Ursule du lundi 7 novembre pour avoir des réponses sur les raisons qui ont poussé le conseil d’administration à mettre un terme à son contrat. Elle s’est adressée au maire et aux conseillers, sans succès.

Émotive et se contenant difficilement, Mme Larivière avait des questions, mais aussi un lot de reproches à l’endroit du conseil d’administration (CA) qui gère le Parc des Chutes.

«Étant donné qu’il n’y a plus personne au parc, je vais m’adresser à la municipalité. Je veux une copie du procès-verbal de la réunion spéciale du conseil d’administration (du Parc des Chutes) tenue le 27 octobre, pour les normes du travail.»

Ce à quoi le maire, Réjean Carle, a rétorqué: «Adressez-vous au président du Parc des Chutes, moi, je n’ai pas d’affaires là-dedans.»

Désirant aller au bout de son idée, Mme Larivière a insisté.

«J’ai reçu par courrier enregistré le 31 octobre un avis comme quoi mon contrat prenait fin pour le 1er novembre, vous ne trouvez pas que c’est méprisant? Et comment ça se fait qu’aucune raison n’a été évoquée sur la lettre que j’ai reçue?»

Une fois de plus, le maire a invité Mme Larivière a contacter directement le CA du Parc des Chutes.

L’ex-coordonnatrice est revenue à la charge en soulignant qu’elle s’adressait particulièrement aux deux conseillers qui siégeaient sur le CA du parc.

«Avez-vous mesuré l’impact de l’absence de direction pendant tout l’hiver, sur la saison touristique qui s’en vient et sur le moral des employés.»

Finalement, Jeannis Charette, un conseiller qui siège sur le CA du parc, a offert une réponse.

«Pour en venir à cette décision là, il a fallu bien réfléchir, puis c’est la période de l’hiver qui est la plus difficile, on le sait. La question n’est pas relative à votre propre administration.»

Pourtant, Michel St-Yves, président du CA avait une autre version à donner après l’assemblée générale, lorsqu’interrogé par L’Écho.

«On a une vision pour le parc et en tant que président, je n’avais pas la confiance de madame. Je regrette, mais je suis censé travailler de pair avec cette personne-là. Ce n’était pas la bonne direction pour nous, de garder Mme Larivière dans notre entourage. De toute façon, elle ne comptait pas renouveler son contrat, pourquoi toute cette zizanie là?»

En effet, Fanny Larivière avait fait savoir à la corporation son intention de ne pas renouveler son contrat.

«Je n’ai pas donné ma démission officielle aux membres du conseil d’administration, mais je leur ai signalé que j’étais en recherche d’emploi. Je ne compte pas renouveler mon contrat», avait-elle confié lors d’une entrevue donnée à la radio CH20, 103,1, le 30 août dernier.

Par ailleurs, M. St-Yves a indiqué que quelqu’un assurait une présence au Parc des Chutes pour répondre aux messages des citoyens, malgré l’absence d’une coordonnatrice.

Soulignons au passage que Fanny Larivière n’a jamais eu le titre de directrice générale, contrairement à ce qu’on a pu lire ou entendre dans les médias qui ont fait mention de son poste, elle était coordonnatrice du Parc des Chutes.

Une situation qui a inquiété un citoyen présent à l’assemblée.

«Fanny n’avait pas les pouvoirs nécessaires pour gérer le parc, ce qui est selon moi illogique», a-t-il déclaré.

Coordonnatrice ou directrice, la corporation du Parc des Chutes n’écarte pas la possibilité d’engager une nouvelle personne éventuellement pour remplacer Mme Larivière.

«Aussitôt qu’on aura nommé quelqu’un, on en fera part aux médias. Présentement, on n’en est pas là, explique M. St-Yves. Avant d’engager quelqu’un, on veut savoir où on s’en va.»

La préoccupation actuelle de la corporation du Parc des Chutes est de mettre sur pied un projet «de type écologique», faisait par la suite valoir le président. Un projet qui devrait être dévoilé sous peu.

Pour sa part, Réjean Carle a confié que Fanny Larivière avait su attirer un élan de solidarité, mais qu’il avait toujours confiance en la corporation.

«C’est la première fois que je vois autant de monde pour une perte d’emploi, disait-il en faisant référence au nombre inhabituel de personnes qui s’étaient déplacées pour assister à l‘assemblée. Il y a des gens solidaires alentour d’elle, mais la municipalité n’a pas un mot à dire là-dedans. Si je commence à mettre en doute les décisions du Parc des Chutes, ça ne marchera pas. C’est la corporation du Parc des Chutes, c’est à eux, ça ne regarde pas la municipalité. Quand ils ont besoin d’aide financièrement, on essaie d’aider, mais dans la mesure des citoyens de Ste-Ursule. J’ai confiance aux gens qui sont à la corporation actuellement; avec entre autres un gars comme Marc Lessard, un homme d’affaires, je pense qu’on est en voiture.»

Une bonne partie des gens présents étaient des membres du comité pour la sauvegarde des Chutes de Ste-Ursule, formé initialement pour empêcher la venue d’une centrale hydroélectrique, on en comptait environ 20. Le président de cette nouvelle coalition, René Boulanger, était stupéfait du congédiement de Mme Larivière après le redressement financier qu’elle avait accompli.

«Ça démontre qu’ils (le CA du Parc des Chutes) ont pris une bonne décision quand ils l’ont engagée et ils en prennent une très mauvaise en la mettant à la porte. Ça démontre aussi que lors des années antérieures, le problème n’était pas au niveau de l’achalandage, c’était vraiment un problème d’administration. Ce sont ces mêmes gens-là qui sont responsables depuis des années. Puis là, bien on dirait qu’on ne peut pas en discuter avec eux, il faut attendre l’AGA», a-t-il déclaré après l’assemblée du conseil municipal.

Le lendemain, M. Boulanger a fait parvenir un courriel à L’Écho dans lequel il signifiait son intention de collaborer avec le CA du Parc des Chutes.

«Notre attitude est celle de la main tendue. S’il n’y a pas d’ouverture de la part du Conseil des Chutes ou si on continue à agir de façon opaque comme dans le cas du congédiement de Fanny Larivière, nous n’aurons pas le choix de réviser cette attitude et contrer plus ouvertement l’équipe en place. C’est donc une histoire à suivre», écrivait-il.

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