Encore plus de visons à Saint-Boniface

Un peu plus de deux ans après son inauguration, Entreprise Ambeau de Saint-Boniface prévoit prendre de l’expansion. L’un des seuls producteur de visons au Québec entend construire un nouveau bâtiment et de pratiquement doubler sa production.

Marie-Ève Fortin et son conjoint ont fait l’acquisition de leurs premiers reproducteurs en avril 2007. «Je voulais démarrer une entreprise dans le secteur agricole, mais je ne savais pas trop quoi faire. Je voulais quelque chose de peu complexe, quelque chose où je n’aurais pas besoin de faire de longue manœuvre comme la traite des vaches. J’ai commencé par acheter quatre femelles visons en gestation. J’ai aimé l’expérience alors j’ai acheté d’autres reproducteurs et j’ai pu les élever moi-même. À pareille date l’an dernier, j’avais une quarantaine de femelles et une quinzaine de mâles », expliquait-elle.

Les visons se reproduisent une fois par année, entre avril et mai, et accouchent d’une portée d’environ quatre petits. «Les plus gros naissent de la taille de notre pouce. Les plus petits naissent de la taille de notre petit doigt. C’est vraiment petit, mais ça grandit rapidement», expliquait-elle. À maturité, les visons sont pris en consignations où les fourrures sont traitées et envoyés à Toronto. «Il y a deux gros encans par année. Des acheteurs internationaux, provenant majoritairement de la Chine et de la Russie achète des lots de fourrure pour en faire des manteaux, des manches, des collets, des bandeaux et tout type de vêtement de fourrure. Évidemment, plus la fourrure est belle, plus le prix est élevé. C’est pourquoi j’ai opté pour la qualité de mes reproducteurs plutôt que la quantité.»

Ambeau prévoit prendre de l’expansion au cours de la prochaine année. Les propriétaires souhaitent la construction d’un nouveau bâtiment et l’ajout d’une centaine de femelles et d’environ 25 mâles.

En plus de bénéficier de l’aide financière du programme Soutien au travail autonome (STA) en collaboration avec Emploi-Québec, Entreprise Ambeau s’est vue accorder une aide financière de 10000$ pour son démarrage, une somme provenant du programme jeunes entrepreneurs du Centre local de développement (CLD) de la MRC de Maskinongé.

Même si des animaux sont utilisés pour leur fourrure, Marie-Ève Fortin soutient que son entreprise a une bonne conscience environnementale. «Point de vue nourriture, nous utilisons de la moulée à vison, mais nous leur donnons aussi tous les restants de poissons ou de poulet que les humains ne mangent pas. C’est notre concept d’écofourrure. Nous n’utilisons aucun produit pétrolier, contrairement à la fourrure synthétique. Nous œuvrons dans le traditionnel», a-t-elle conclu.