Émilie Gaudry : la gardienne du Zoo Animalia

SAINT-ÉDOUARD-DE-MASKINONGÉ.  Depuis qu’elle est toute petite, Émilie Gaudry a toujours souhaité avoir son propre zoo et c’est en Mauricie que cette Montréalaise concrétise le rêve de sa vie.  

« Quand j’ai vu que celui de Saint-Édouard était à vendre l’an dernier, j’ai sauté sur l’occasion parce que des zoos, ça ne se vend pas partout. J’avais l’énergie, la passion et c’est un projet que je caressais depuis plusieurs années », sourit la nouvelle propriétaire installée temporairement à Yamachiche en attendant de se construire une maison sur la propriété du zoo.

Même si elle a ouvert le site quelques semaines l’été dernier, Émilie Gaudry considère 2022 comme sa première vraie année d’opération.  « Ça répond bien jusqu’à présent. J’ai eu moins d’autobus scolaires que je souhaitais, mais depuis qu’on a ouvert tous les jours à la mi-juin, la clientèle est beaucoup composée de jeunes familles. Les gens me disent qu’ils sont contents de voir le zoo continuer. »

Voilà en effet presque trois ans que l’attrait touristique avait subitement fermé ses portes lorsque la SPCA était intervenue au printemps 2019 alors que le zoo était la propriété de Normand Trahan. Entre le moment de la fermeture et aujourd’hui, toute une réglementation entourant le bien-être des animaux a été mise en place, obligeant la nouvelle propriétaire à investir près de 100 000$ dans ses installations.

« Il a fallu mettre une clôture de 6 pieds de haut tout autour du zoo. Il y a des enclos, comme celui des léopards, qu’on a dû agrandir pour être conforme. Lors de la saisie de la SPCA, plusieurs cadenas et clôtures ont été coupés. On a dû remplacer environ 300 poteaux dans les enclos. Ce sont plein de petites choses comme ça qui ne paraissent pas aux yeux des visiteurs, mais qu’on a dû faire dans la dernière année », explique-t-elle.  

Le Zoo Animalia compte près de 200 animaux provenant de 75 espèces différentes. « On se spécialise autant dans les animaux exotiques qu’indigènes », souligne Émilie Gaudry qui souhaitait au départ récupérer les animaux saisis du Zoo de Saint-Édouard, mais qui a dû changer ses plans en cours de route. « Avec les nouvelles règles, il y a eu des zoos qui ont dû se départir de certains de leurs pensionnaires que j’ai pu récupérer. » Des nouveaux locataires viennent s’y ajouter régulièrement. Aux six lions déjà en place, trois autres devraient venir les rejoindre prochainement indique-t-elle.

Ouvert à l’année?

Co-promoteur du Salon des animaux exotiques et propriétaire de Repti-Zone, une entreprise qui offre depuis près de 15 ans des activités de familiarisation avec des reptiles auprès des enfants, notamment dans les écoles, Émilie Gaudry a introduit dans son zoo cette espèce qui n’y avait encore jamais mis les pieds.

Parmi ses projets à moyen terme, elle voudrait opérer le site à l’année. « Il y a un super beau potentiel. Les sentiers pourraient être entretenus. Il y a plusieurs des animaux du zoo qui sont déjà acclimatés à notre environnement comme les loups et les cervidés. Les autres pourraient être observés dans les bâtiments chauffés où ils passent déjà l’hiver », entrevoit Émilie Gaudry qui aimerait aussi aménager un espace pour sa collection de reptiles.

Mais dans la vie, réaliser ses rêves a aussi son prix. Si vous trouvez que votre panier d’épicerie vous coûte plus cher, sachez que celui des pensionnaires du Zoo Animalia suit la même courbe. « Nourrir et entretenir les animaux ici, c’est au moins une grosse balle de foin par jour à 60$, de la moulée spécialisée, des insectes et des rongeurs, de la viande crue, des blocs de sel, des vermifuges, de la taille de sabot, des soins vétérinaires. Pour rentabiliser tout ça, ça prend environ 30 000 visiteurs », estime la propriétaire.

Situé au 3381, rang des Chutes à Saint-Édouard-de-Maskinongé, Zoo Animalia est ouvert jusqu’à la fin du mois de septembre, tous les jours de 10h à 18h. Émilie Gaudry offre une présentation éducative à la mini-ferme sur les reptiles à chaque jour à compter de 13h. Info : www.zooanimalia.ca