«Documenter le passé, au présent, pour le futur»
TROIS-RIVIÈRES. Grâce à la captation de millions de coordonnées en couleur et au millimètre près, la firme Expertise laser 3D iScan de Trois-Rivières peut représenter virtuellement n’importe quel bâtiment et environnement urbain.
D’un site d’archéologie à Bécancour aux théâtres en Chine, en passant par le Moyen-Orient, plus rien ne résiste aux lasers de l’équipe spécialisée en numérisation 3D.
En 1998, le premier scanneur 3D était rendu disponible, mais ce n’est que deux ans plus tard que le président d’iScan, Richard Lapointe, s’en est procuré un.
Depuis, son équipe et lui sont occupés à réaliser des centaines de projets aux quatre coins du monde, ce qui explique la récente vague d’embauche.
«Nous n’étions que cinq employés en début d’année dernière et nous sommes actuellement rendus à 28 employés», a révélé le président de l’entreprise établi au Technoparc de Trois-Rivières.
«iScan est devenu l’une des entreprises les plus spécialisées dans le domaine grâce à notre portfolio et ma volonté d’aller toujours plus loin», a-t-il renchéri.
Il tient d’ailleurs son personnel très occupé! À l’heure actuelle, iScan a déjà 42 nouvelles offres déposées, 27 projets potentiels de plus sur la table ainsi qu’une vingtaine de dossiers en cours.
La firme travaille en collaboration avec des architectes, des urbanistes, des ingénieurs, des gestionnaires immobiliers et industriels afin de produire des documents techniques de précision de milieux existants.
Sur une distance allant de 60 mètres à 1 km selon l’appareil, le laser va amasser des coordonnées d’arpentage avec une densité pouvant atteindre 1 million de points par secondes et ainsi, généré des modèles 3D.
«Cette façon de faire est beaucoup plus précise que les rubans à mesurer vieux comme le monde et des technologies très à jour comme des GPS», a-t-il noté.
Une fois les données recueillies, l’équipe peut ensuite s’attabler à faire la mise en plan réel, la représentation virtuelle ainsi qu’une analyse de déformation des lieux. Sur le site de l’usine IFFCO Canada à Bécancour, iScan travaille actuellement sur la reconstitution d’un site d’archéologie et d’un ancien tronçon du Chemin du Roy.
Une politique d’assurance
Le plan de base de l’architecte diffère toujours du résultat final, d’où l’utilité de faire appel à la firme.
«Notre but est de faire des documents tels que construit, mais que nous nous qualifions plutôt de tel qu’existant. C’est l’existant qui sera documenté, alors que le tel que construit demeure toujours un peu théorique, admet l’archéomaticien. En général, les plans d’architecture que nous recevons ne concordent pas avec notre relevé final».
Si la numérisation 3D peut entraîner des coûts plus dispendieux que la méthode traditionnelle, elle agit également à titre de police d’assurance.
«Le risque dans un projet de construction, comme un agrandissement ou une modernisation, vient du fait que ta donnée de base est erronée. Si quelqu’un préfère s’abstenir de dépenser 5 000 $ dans un relevé, il a des risques de se retrouver avec des surplus d’une dizaine de milliers de dollars à la fin de son projet, car ces plans n’étaient pas à jour», a expliqué Richard Lapointe.
L’investissement qui est fait au départ permet d’avoir la meilleure documentation possible et tous les travaux futurs pourront se faire sur des données précises.
Documenter la pyrrhotite
iScan peut également se servir des données récoltées pour analyser les déformations et les mouvements d’un bâtiment dans le temps.
«Cela peut être très utile dans des cas de pyrrhotite, par exemple. On peut quantifier les risques d’affaissement et étudier le mouvement des structures», a-t-il déclaré.
La firme a déjà été mandatée à Montréal pour ce genre de cas, mais jamais en Mauricie où le phénomène fait pourtant des ravages.
Quelques projets
– Les plans de 36 bâtiments de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy
– Reconstitution d’un site archéologique à Bécancour
– Vestiges archéologiques au Musée des Ursulines de Québec
– Les plans de trois salles de théâtre en Chine
– Simulation d’aménagement de deux patinoires à l’UQTR
– Un projet confidentiel au Moyen-Orient