Disparition de Philippe Lajoie: Cinq ans plus tard le mystère demeure
Si le 14 février représente une date bénie pour les amoureux qui y voient l’occasion de renouveler leur flamme, pour la famille Lajoie, c’est un triste anniversaire. La dernière fois que le fils cadet a été aperçu, c’était un 14 février, il y a cinq ans. Pour ne pas l‘oublier, pour garder l’espoir et pour obtenir l’information cruciale qui pourrait les mener sur une bonne piste, le frère de Philippe, Mathieu et sa famille, ont décidé d’organiser une marche.
«On veut faire quelque chose pour se remémorer, puis peut-être que ça peut amener quelqu’un à parler. Certaines personnes pensent que c’est réglé, mais ça ne l’est pas!» insiste Mathieu Lajoie.
Afin de rejoindre le plus grand nombre de personnes possible, la famille met en branle une marche d’un kilomètre qui débutera dimanche prochain, dès 13h, sur les lieux de la disparition.
C’était le 14 février 2007
Ce soir-là, Mathieu a été appelé par une connaissance pour aller la remplacer au volant d’une déneigeuse, puisque cette dernière avait travaillé toute la journée, en raison d’une forte tempête qui faisait rage. Pour bien faire, Mathieu a accepté d‘aider, laissant la responsabilité à son frère d’aller s’occuper de la ferme à Yamachiche.
Vers 3h du matin, les parents Lajoie s’inquiétaient que le cadet ne soit pas de retour à la maison familiale de St-Didace. Jean Lajoie avec son fils aîné se sont donc rendus sur les lieux, au 551, chemin de la Petite Rivière Nord à Yamachiche. Entre la fin de la nuit et l’aube, les deux hommes ont constaté que les travaux agricoles avaient été fait, le camion de Philippe était encore sur place avec les clés dans le contact. Tout portait à croire que le frère manquant à l’appel était sur les lieux… pourtant, aucune trace de lui.
«À partir de là, on s’est mis à se poser des questions. Tout te passe par la tête», explique Mathieu. À six heures du matin, les Lajoie se sont rendus en personne au poste de police local pour signaler la disparition. Les heures, les jours, les mois et les années n’ont apporté aucune réponse à la famille qui ne peut pas faire son deuil.
«S’il est mort, on ne peut pas l’inhumer. C’est une histoire pas réglée. Il est peut-être vivant quelque part, on ne le sait pas non plus.» La découverte récente du corps de Diane Grégoire, disparu environ un an après Philippe Lajoie, donne espoir à la famille.
Un gars sans histoire
Philippe Lajoie est décrit par ses proches comme étant un jeune homme sans histoire qui n’était pas impliqué dans une relation amoureuse; il ne consommait pas d’alcool, ni de drogue.
«C’est un gars bien tranquille, on était tous les deux en affaires ensemble. On mettait tout notre temps là-dedans à travailler et à monter notre petite entreprise», se souvient Mathieu Lajoie. Mathieu a perdu un associé, un ami et un frère complice. «On était tout le temps ensemble, on était vraiment comme les deux doigts de la main», mentionne-t-il.
Philippe aurait 28 ans aujourd’hui.
Le 19 février, toutes les personnes désireuses de prendre part à la marche doivent se présenter à la ferme de Yamachiche à 13h. Une courte cérémonie commémorative aura lieu à la ferme.
«Tout le monde est bienvenu, en grand nombre. Et à propos de mon frère, je suis sûr que quelqu’un, quelque part, sait quelque chose. Des fois, c’est peut-être un détail niaiseux, mais c’est peut-être ce détail qui va tout faire débloquer. Je pense que c’est mieux de laisser les personnes de la Sûreté du Québec décider si c’est un détail niaiseux ou pas», concluait M. Lajoie, avec émotion.