Dire adieu à l’eau potable

CONTAMINATION. Non à l’eau du robinet et adieu aux bains. Réjean Casabon et Claudette Duplessis de Saint-Étienne-des-Grès subissent les effets pervers d’une concentration anormalement élevée de sel dans leur eau potable. Le couple se demande même si le diabète de madame ne serait pas associé au phénomène.

Il faut savoir que la norme prescrite par Santé Canada est de 200 mg de sel par litre. Or, dans le dernier test effectué à la résidence du couple au début du mois, le résultat observé était plutôt de 1943 mg par litre: presque dix fois la limite autorisée.

«Là, on réalise qu’on n’est pas seul à avoir ce genre de problème. C’est quelque chose de gros», résume Réjean Casabon, un retraité qui a pignon sur rue au 524 Duplessis, à quelques mètres seulement de l’autoroute de l’Énergie. Ayant pris maison en 1976, le couple remarquait au fil des ans certains faits étranges, sans jamais toutefois associer ces éléments à une contamination possible de leur puits d’eau résidentiel. Dans la foulée du recours collectif proposé par Réjean Lapointe (Pépinière 55), M. Casabon envisage maintenant des actions pour trouver réparation.

«C’est rendu qu’on ne consomme plus l’eau du robinet, pas même pour la nourriture. On doit prendre deux cruches d’eau embouteillée par semaine», explique Mme Duplessis. «On a même choisi d’arrêter les bains, ce n’est pas bon pour la peau d’absorber tant de sel!», ajoute la femme. Elle avait aussi remarqué un goût salé dans sa bouche lors de marches ou d’exercice dans le passé.

Avec l’hiver froid qu’on connait, M. Casabon se demande maintenant quels seront les effets de la fonte des neiges sur son puits d’eau. «Cette neige-là fond et c’est moi qui vais recevoir ça dans mon eau. Je suis déjà à près de 2000 mg de sel, je serai à combien au printemps?»

Eau salée et hypertension: un mauvais mélange

Souffrant tous deux d’hypertension artérielle, le couple se préoccupe également des effets d’une telle concentration de sel dans l’eau sur leur santé. «C’est certain que ça ne doit pas aider. On va devoir en discuter avec notre médecin», mentionnent-ils.

Diagnostiquée avec le diabète depuis peu, Mme Duplessis n’a pourtant aucun antécédent familial de la maladie. Un constat de plus qui fait se poser bien des questions, au-delà des bris matériels.

Tuyauterie de robinet, tuyauterie de laveuse, réservoir d’eau chaude et même filtre pour l’aquarium des poissons: tous les biens de la résidence en contact avec l’eau de leur puits subissent des dommages. «Refaire la veine d’eau, c’est coûteux, tout comme changer notre réservoir d’eau chaude aux quatre ans! On sait aussi que ça va faire baisser la valeur de la maison», résume M. Casabon.

Prochaine étape pour les résidents? Exiger par voie écrite au ministère des Transports d’effectuer un test d’eau par leur équipe à leur demeure. «On va aussi refaire un test la même journée pour avoir un comparatif.»

Le couple entend aussi suivre les démarches des autres résidents puisqu’on parle de la création d’un comité de vigie sur le sujet. Une prochaine rencontre est d’ailleurs prévue au 11 mars à la Pépinière 55. «On va y aller graduellement, mais on va suivre cela de près, c’est certain», conclut le couple.