Des truffes cultivées dans les champs de Saint-Élie-de-Caxton

AGRICULTURE. Populaire en Europe, la truffe est un champignon comestible qui gagne à être connu. L’intérêt grandissant pour ce champignon rare amène des producteurs agricoles et forestiers à investir 200 000 $ pour l’implantation de champs truffiers dans la région.

Le printemps dernier, la Filière mycologique de la Mauricie s’est associée à Truffes Québec afin d’établir un premier partenariat régional pour le développement de la trufficulture en Mauricie. Ce partenariat a permis de canaliser l’intérêt pour les truffes et de cibler des producteurs intéressés par cette culture. Lors des derniers mois, Truffes Québec a sillonné différents secteurs de la Mauricie et a constaté le grand potentiel du territoire pour l’implantation de truffières.

Ainsi, la concertation entre les deux organismes, associée à l’accompagnement agronomique du club-conseil en agroenvironnement Lavi-Eau-Champ, permettra l’implantation de trois truffières en sol mauricien en 2021, notamment à Saint-Élie-de-Caxton. «Notre organisation veut développer d’autres ententes avec les gens de la région, car les caractéristiques idéales recherchées pour l’implantation d’une truffière sont vraiment présentes en Mauricie», mentionne Jean-Pierre Proulx, président de Truffes Québec.

Des conditions favorables

Le territoire de la MRC de Maskinongé est un lieu propice à la trufficulture. Ce type de culture demande un sol sablonneux et bien drainé, auquel on ajoute ensuite de la chaux calcique pour favoriser la croissance de la truffe.

Les truffes européennes sont particulièrement prisées en gastronomie, mais celles-ci se développent dans des milieux où l’on retrouve une faible quantité d’eau, ce qui est peu le cas au Québec.

Toutefois, d’autres espèces de truffes se trouvent chez nous, en plein milieu sauvage, et se développent dans des conditions différentes. C’est notamment le cas de la truffe des Appalaches qui est cultivée depuis quelques années dans la province. «La promotion et le développement se font beaucoup autour de cette truffe. C’est une truffe indigène, nord-américaine qui normalement est trouvée uniquement en forêt. Jérôme Quirion d’Arborinnov, qui est notre expert en trufficulture et actionnaire de Truffes Québec, est le premier au monde à avoir cultivé et récolté la truffe des Appalaches. C’est ça qu’on est en train d’implanter en Mauricie», révèle M. Proulx.

Un marché à exploiter

La Filière mycologique de la Mauricie voit grand en ce qui a trait au développement de la trufficulture dans la région. «On veut positionner la Mauricie comme une région truffière, tant pour la restauration que pour le mycotourisme. On aimerait développer ce volet et développer des visites sur le même modèle que la route des vins. On pourrait se promener de ferme en ferme, déguster des truffes, participer à des activités de chasse à la truffe sauvage avec des chiens. Nous accordons une attention constante pour que l’offre mycotouristique soit originale, inspirante et de qualité. Imaginez maintenant partir à la chasse aux truffes sauvages en forêt et que les truffes nordiques du Québec deviennent une signature gastronomique de notre territoire», expose Patrick Lupien, coordonnateur.

La Filière mycologique de la Mauricie et Truffes Québec ont aussi convenu de collaborer sur des projets de recherches, sur la réalisation d’activités événementielles et sur des projets pouvant bénéficier à d’autres partenaires, notamment dans la fabrication de produits pour la consommation. À cet effet, des projets porteurs pourraient être annoncés cet hiver.

Par ailleurs, Truffes Québec prévoit offrir un trio d’arbres truffiers aux personnes qui souhaitent faire l’expérience d’une telle culture à petite échelle, dans leur cour arrière. La prévente de ce produit sera annoncée prochainement afin que les gens puissent profiter de la livraison au printemps 2021.

Avec la collaboration de Marie-Ève Alarie