Des rivières de la région à risque

ENVIRONNEMENT. La construction de l’éventuel oléoduc Énergie Est de TransCanada serait « très risquée » pour plusieurs rivières de la région et pour le fleuve Saint-Laurent, selon ce que révèle une étude menée par l’École Polytechnique de Montréal.

Cette étude commandée par le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec démontre que le projet est techniquement réalisable, mais demeure risqué. Il pourrait engendrer de nombreux impacts environnementaux. Au Québec, près d’une trentaine de cours d’eau « présentent des risques de glissement de terrain en raison de l’instabilité des berges » et cinq de ces cours d’eau se retrouvent dans notre région.

Ainsi, des glissements de terrain pourraient survenir et provoquer des inondations. Cette situation pourrait également affecter l’intégrité de l’oléoduc. De plus, l’analyse démontre que « dans le contexte d’une traverse de rivière, il est considéré qu’un déversement accidentel de pétrole est impossible à totalement contenir et nettoyer. » L’étude de 150 pages indique que les traverses à risque sont principalement situées sur la rive nord entre Montréal et Saint-Augustin-de-Desmaures. Les chercheurs n’ont toutefois pu calculer les risques reliés à la centaine de ruisseaux qui serait traversée par ce pipeline en raison de l’absence de données.

Le fleuve Saint-Laurent pas épargné

Le pipeline doit traverser le fleuve tout juste en aval de la ville de Québec selon le plan fourni par TransCanada. Si un déversement devait se produire à cet endroit, les chercheurs précisent qu’un « déversement à ce lieu stratégique serait catastrophique, car le fleuve Saint-Laurent représente l’un des écosystèmes les plus vulnérables ». Cet emplacement est aussi le dernier point de prise d’eau potable du fleuve qui alimente quotidiennement plus de 20 % de la population de Québec. L’étude conclut que les rivières touchées par le projet se jettent d’une manière ou d’une autre dans le fleuve Saint-Laurent et que les conséquences lors d’un éventuel déversement seraient graves.

Rappelons que le projet Énergie Est devrait transporter 1,1 million de barils de pétrole des sables bitumineux chaque jour.

L’Office national de l’énergie et le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement étudieront le projet. TransCanada souhaite construire cet oléoduc afin d’exporter du pétrole albertain dès 2020 et pour une période de 40 ans.

Cours d’eau critiques du projet Énergie Est de TransCanada en Mauricie

rivière Maskinongé à Maskinongé

rivière du Loup à Yamachiche

rivière Saint-Maurice à Trois-Rivières

rivière Batiscan à Batiscan

rivière Sainte-Anne à Sainte-Anne-de-la-Pérade

 

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