Des artisans à tout faire

Artisans à tout faire et réutilisateurs hors pair, c’est ce que sont Sabin Murray et Marie Bareil un couple vivant de leur travail manuel et de contacts humains.

«Je suis un patenteux et un ramancheur, j’aime le défi», confie Sabin Murray, travailleur autonome vivant des services qu’il rend aux gens qui l’entourent.

Le duo d’artisans confectionnent des meubles, rénovent et réparent à l’aide de matériaux qui semblent inutilisables pour la majorité. «La simplicité volontaire c’est un choix de vie pour nous», soutient l’artisane.

Changer sa vie par le travail manuel

«J’ai vécu une vie de représentant, le type stressé, avec d’énormes maux de dos. J’ai ensuite découvert un amour pour le travail manuel en démolissant la grange sur mon terrain. Je ne pouvais pas jeter ou brûler toutes ces énormes poutres de bois, je me suis donc dit : pourquoi ne pas les réutiliser»,confie l’homme dans la cinquantaine. L’artisan utilise les énormes poutres de l’ancienne grange pour concevoir des paterres, des coffres et des tablettes qu’il échange aux gens des alentours. La résidence du couple a également été rénovée à l’aide de morceaux de bois récupérés d’un côté comme de l’autre. Le duo a construit un atelier de menuiserie en ramassant la machinerie et les outils dont des gens voulaient se débarrasser. Ils peuvent donc fabriquer tout ce dont ils ont besoin.

Réutiliser ce qui semble inutilisable

L’artisan confie que pour avoir un stock de matières réutilisables suffisamment grand il ne faut pas hésiter à prendre tout ce qui nous tombe sous la main.

«Lorsque je regarde sur le bord du chemin, les gens jettent plein de choses encore utiles. Au début j’étais gêné de ramasser ce qui traînait, mais un bon jour je me suis dit qu’il fallait arrêter de se soucier de l’opinion des autres», raconte l’artisan.

«Je rends service à plein de gens en leur fabricant ce dont ils ont besoin à l’aide des matériaux que je possède déjà et de ceux qui sont sur leur terrain. Nous effectuons un échange de service, nous venons en aide aux gens et ils nous aident en retour»,confie le duo.

L’entre-être

En vivant loin des fluctuations économiques et de la surconsommation, le couple affirme vivre en toute liberté. «En consommant plus j’hypothèque ma liberté pour travailler davantage», affirme l’artisane«L’argent ça vient et ça part. L’échange de service n’est pas monnayable, ce qui est réel c’est l’échange qui se passe entre les êtres humains : L’entraide mais aussi «l’entre-être»,explique le couple d’artisans.