De l’or rouge à Saint-Élie-de-Caxton

L’Écho de Maskinongé vous présentait en octobre dernier l’entreprise caxtonienne Pur Safran, qui, comme son nom l’indique, se spécialise dans la culture du safran. Mais qu’est-ce que cette épice d’un rouge éclatant? Comment la cultive-t-on? Et que peut-on en faire? La copropriétaire de Pur Safran, Nathalie Denault, a les réponses à ces questions.

Le safran est extrait de la fleur d’un crocus. Cette petite fleur violette, qui ne vit qu’une seule journée une fois ouverte, se cultive sur une terre de très grande qualité. Le sol doit être bien drainé et une épaisse couche de neige doit le recouvrir durant l’hiver.

Le safran est en fait la partie rouge de la fleur. C’est ce pistil déshydraté qui donne l’épice de safran. «Ça pèse 0,3 gramme frais et ça doit perdre 80% de son humidité, indique Mme Denault. Le processus de déshydratation que l’on utilise consiste à faire sécher dans des petits fours ce qui est récolté.»

Comme la culture de safran est une première au Canada, Nathalie Denault et son conjoint ont d’abord dû s’assurer que notre sol québécois convenait à ce type de culture. Ainsi, en 2012, ils ont fait importer des bulbes depuis la France. Une expérience qui s’est avérée concluante.

«On a planté 2 000 bulbes en juillet 2012, mentionne la copropriétaire. Les résultats ont été concluants. On s’attendait d’avoir un bulbe sur trois qui allait fleurir et c’est exactement ce qu’on a eu. Il fallait que les bulbes s’acclimatent à notre climat et notre sol québécois, alors c’est tout à fait normal. Les résultats nous ont confirmé que le safran au Québec, c’était possible.»

Le premier safran québécois a donc été produit le 25 octobre 2012. Mais il aura fallu attendre un mois avant de pouvoir le consommer. «La récolte se fait en octobre et en novembre, mais il faut attendre un mois pour consommer le safran, explique Mme Denault. C’est une des particularités de l’épice. C’est une culture qui est unique, artisanale, respectueuse de l’environnement et familiale. En plus, c’est une culture qui ne nécessite pas beaucoup de terre.»

Petit fait intéressant, les propriétaires de l’entreprise caxtonienne ont remarqué que les abeilles ont particulièrement adoré le safran. Malgré le froid qui s’installe tranquillement au mois de novembre, elles demeurent nombreuses à venir butiner de fleur en fleur.