Crise du propane évitée au Québec

On n’en a pas beaucoup parlé dans les médias. Pourtant, l’hiver hâtif avec ses températures glaciales persistantes et ses abondantes chutes de neige a provoqué sinon une sérieuse pénurie de propane, du moins d’inquiétants retards dans sa livraison, tant aux commerces qu’aux particuliers.

Le froid dans l’ouest canadien, l’Alberta étant le principal centre d’extraction du propane, et la neige qui obstrue les rails de chemin de fer – moyen privilégié de son transport – sont à l’origine de la baisse des stocks du précieux gaz.

Robert Gibeault, directeur du développement chez Inter-Propane, estime que le Québec vit encore une crise d’approvisionnement du combustible. « On n’est pas capables de répondre à la demande à 100% », nous dit-il au bout du fil. « On en a encore pour deux semaines avant d’être en mesure de le faire auprès de nos clients, principalement des entreprises de construction, des commerces, des fermes et des particuliers. »

M. Gibeault explique que durant le temps des Fêtes, Inter-Propane inc. ne recevait que 30% de ses besoins en propane – « dont le prix au coûtant est cet hiver quatre fois plus élevé que celui payé l’été ». La compagnie en reçoit ces jours-ci de 40 à 45%. « L’hiver, il y a une grosse demande de chauffage dans les industries et le domaine agricole », explique-t-il. Or cette demande a été encore plus grande aux États-Unis.

Pas si grave, après tout

Le froid intense qui a frappé ces derniers mois plusieurs états américains est aussi un grand responsable des difficultés d’approvisionnement avec lesquelles ont dû composer les fournisseurs québécois liés par des obligations contractuelles avec nos voisins du Sud.

Pour Michel Deslauriers, de l’Association québécoise du propane, la situation n’est toutefois pas aussi critique. Le directeur général de ce regroupement d’une soixantaine de distributeurs du gaz aux industries, commerces et, dans une grande mesure, au secteur résidentiel – dont Supérieur Propane et Sonic – croit que seulement 10% des consommateurs de ce combustible ont été touchés par la diminution d’approvisionnement. Ces difficultés passagères ont pour source des problèmes techniques, notamment dans les raffineries, une mauvaise gestion de volume (prévisions de stockage insuffisantes) et des retards de livraison ferroviaire depuis l’Ouest canadien.

« À ma connaissance », a-t-il affirmé vendredi à Point de vue Laurentides, « aucun consommateur de propane dans les Laurentides – ou au Québec – n’a manqué de chauffage cet hiver à cause de ces difficultés. »

MM. Deslauriers et Gibeault s’entendent sur un point: le niveau des réserves de propane reviendra à la normale deux à trois semaines après qu’on sera débarrassé des grands froids qui nous ont frappés cet hiver.