CPE Enfant-Nature à Saint-Élie : ne manque plus que le ministère

ENFANCE. Fort de l’appui de la municipalité et du CPE Le Pipandor qui s’engage à l’administrer, un groupe de parents de Saint-Élie-de-Caxton veulent établir au village le premier CPE Enfant-Nature au Québec.

En conférence de presse, protégés du soleil par l’arbre à paparmannes, quelques parents sont venus dévoiler ces nouveaux soutiens à leur projet initié au printemps 2019. «Actuellement, on compte près de 60 enfants d’âge préscolaire au village et plusieurs parents doivent aller à Shawinigan, Saint-Boniface ou Saint-Paulin pour faire garder leurs enfants», explique Alexis Hudon, le jeune papa d’une petite fille.

Maire de la municipalité, Robert Gauthier a souligné que le conseil s’était engagé à céder un terrain pour accueillir la future construction ainsi qu’un soutien financier au projet. Il n’a pas précisé le site, mais trois lots seraient à l’étude.

Saint-Élie-de-Caxton est l’une des rares municipalités en Mauricie à bénéficier d’une croissance démographique, la population ayant passé de 1455 en 1996 à 1836 lors du dernier recensement en 2016. «ll y a une rue ici qu’on désigne comme la rue des enfants parce qu’elle compte onze maisons et quatorze enfants», raconte le maire pour illustrer le rajeunissement de la population caxtonienne.

C’est le CPE Le Pipandor, à Shawinigan, qui opérerait la future garderie. «Les parents à l’origine du projet sont venus nous voir, car nous avons intégré le concept Enfant-Nature à notre service de garde il y a cinq ans et ils désiraient avoir la même orientation pour leur projet», a souligné Josette Allard-Gignac, directrice générale du CPE Le Pipandor.

Le concept Enfant-Nature est déjà bien implanté en Europe, particulièrement dans les pays scandinaves, mais relativement récent ici grâce aux efforts de Sylvie Gervais, fondatrice de la Coopérative Enfant Nature, qui en fait la promotion aux quatre coins du Québec.

Le CPE Le Pipandor a donc été un pionnier en la matière, mais les jeunes parents de Saint-Élie-de-Caxton veulent que leur CPE devienne le premier à y être associé dès sa fondation.

Étude de l’UQTR

Professeur à l’UQTR, Claude Dugas mène actuellement une étude sur les bienfaits du concept Enfant-Nature et en a dévoilé quelques résultats préliminaires. «En général, les enfants au Québec ont développé une problématique de santé et de développement en raison de trois facteurs: la surprotection des parents, les nouvelles technologies et une scolarisation hâtive. Il en résulte ce qu’on appelle un déficit de la nature», a expliqué le chercheur.

Suite à plusieurs séances d’observation de groupes d’enfants de 3 à 5 ans, du CPE Le Pipandor, qui s’amusaient à l’extérieur, autant en hiver qu’en été, l’équipe du professeur Dugas en a tiré quelques conclusions intéressantes. «Ils étaient évidemment actifs, en interaction avec les autres enfants, mais aussi en s’amusant parfois seul. Dans les deux cas, ils faisaient des choix, ce qui comporte en soi une forme de risque», a résumé Claude Dugas qui croit que le concept Enfant-Nature est tout indiqué pour réduire ce déficit de la nature.

Le futur CPE de Saint-Élie-de-Caxton comporterait entre 32 et 42 places, mais bien que les partenaires soient tous prêts, il manque toujours l’essentiel: l’autorisation de nouvelles  places par le ministère de la Famille. «On attend l’appel de projets du gouvernement, a indiqué Josette Allard-Gignac. On souhaite évidemment qu’il y en ait pour la région. Je pense qu’avec tous les appuis dont bénéficie ce projet dans la communauté, ça va représenter un aspect positif quand viendra le moment d’accorder des places», a terminé la directrice générale du CPE Le Pipandor.