Cours d’eau gelés: la prudence est de mise
SÉCURITÉ. Chaque année, environ sept personnes perdent la vie par noyade pendant l’hiver au Québec. Cette statistique éloquente rappelle aux citoyens de la région l’importance d’être prudents lorsqu’ils s’aventurent sur les glaces.
Dans la majorité des cas, les décès touchent des personnes qui marchaient, jouaient au hockey, pêchaient ou circulaient avec un véhicule hors route sur un cours d’eau gelé.
Depuis quelques semaines, les rives du fleuve Saint-Laurent, du lac Saint-Pierre et de la rivière Saint-Maurice sont prises d’assaut par des gens venus pour y marcher ou faire de l’activité physique.
Le saviez-vous?
En général, une glace de 12 cm peut supporter le poids d’une motoneige. Cependant, cette épaisseur est sécuritaire seulement lorsque la glace est neuve et transparente
En raison des variations de température, plusieurs plans d’eau ne gèleront pas convenablement et resteront peut-être risqués tout au long de l’hiver. Il est donc fortement déconseillé aux pêcheurs, aux skieurs, aux motoneigistes ou aux patineurs de s’aventurer sur les eaux gelées si l’épaisseur de glace sécuritaire n’est pas au rendez-vous.
«C’est assez difficile pour quiconque de dire aux gens que c’est sécuritaire sur tel ou tel autre cours d’eau. C’est pratiquement impossible à dire. Par contre, on demande aux gens de rester à des endroits sécuritaires et balisés là où l’épaisseur de la glace a été vérifiée», raconte Bernard Létourneau, conseiller en sécurité civile pour la région de la Mauricie.
Chaque jour, la Garde côtière canadienne surveille l’état des glaces sur le fleuve Saint-Laurent et s’assure que la voie maritime est dégagée. Ces opérations de surveillance menées sur l’eau et lors de survols aériens permettent d’avoir en temps réel un portrait précis de la situation. Récemment, des comptes rendus acheminés à la sécurité civile révélaient la présence de pêcheurs téméraires au lac Saint-Pierre.
«Des personnes installent leur cabane à pêche tout près de la voie navigable. Ce n’est pas une bonne idée. Les glaces autour sont parfois fissurées et ces gens-là peuvent partir à tout moment à la dérive sur une banquise. Il y a vraiment des gens très près avec leur cabane et leur véhicule motorisé. Ils prennent un grand risque. On leur recommande de rester plus près de la rive et de ne pas s’aventurer près de la voie navigable», suggère M. Létourneau.
«On a quelques jours de froid et c’est un temps propice à la formation de frasil. Il peut y avoir à tout moment des mouvements de glace ou de frasil. Avec le passage des navires, le couvert de glace peut se fragiliser. S’il y a des gens trop téméraires, ça peut être vraiment dangereux pour eux», ajoute-t-il.
Un printemps sans inondation?
La Direction régionale de la sécurité civile de la Mauricie et du Centre-du-Québec observe par ailleurs que le couvert de glace est moins épais qu’à l’habitude sur certains cours d’eau du territoire. Si la tendance se maintient, la région pourrait de nouveau être épargnée par les inondations ce printemps.
«C’est quand même assez tôt dans la saison pour s’avancer. Cela dit, ce qu’on surveille beaucoup, ce sont les embâcles, les débâcles et les inondations. Les niveaux d’eau sont un peu plus élevés dans les Grands Lacs, mais pour l’instant, ce n’est pas alarmant ni inquiétant. On doit se baser sur des faits et des données. Nous sommes tributaires de Dame nature. Pour l’instant, on n’envisage rien d’anormal. Dans notre analyse, on doit aussi prendre en considération la quantité de neige au sol plus au nord et la vitesse qu’elle va fondre», confie Bernard Létourneau.
La sécurité civile assure être constamment en communication avec ses partenaires et les autorités locales, dont les municipalités et villes de la région.