Citoyenne ordinaire au parcours extraordinaire

SAINT-ÉTIENNE-DES-GRÈS. La vie de Caroline Laforme pourrait facilement faire l’objet d’un livre ou d’un film, même si elle se décrit comme une «citoyenne ordinaire». L’histoire commencerait il y a quatre ans, alors qu’elle pesait 262 livres. On la verrait débinée devant une photo d’elle, puis on assisterait au déclic l’ayant menée vers un processus de reprise en main parsemé de hauts et de bas. Oui, comme d’autres avant elle, la Stéphanoise a perdu une centaine de livres au cours de ce processus. Mais ce qui rend son histoire particulière, ce sont tous les impacts collatéraux qu’elle a générés. Courir après le changement Bien sûr,  sa décision de changer radicalement lui a été bénéfique sur le plan physique. Aujourd’hui âgée de 36 ans, elle est dans une forme resplendissante: elle bouge tous les jours et prend soin de son alimentation. Mais sa reprise en main a aussi été bénéfique… pour la planète! À petite échelle, entendons-nous, mais quand même! «Quand j’ai commencé à courir dehors, j’ai été dégoûtée par les nombreux déchets qui traînaient partout. À un moment donné, j’ai commencé à en ramasser. Un par kilomètre au départ, puis de plus en plus», raconte celle qui réussit aujourd’hui à courir avec les mains – et les poches! – pleines de détritus et qui a développé une panoplie de trucs et astuces pour en ramasser un maximum à chaque sortie.

  • Le saviez-vous?

Des mouvements invitant les gens à combiner activité physique et nettoyage de l’environnement commencent à émerger partout sur la planète. Quelques-uns sont plus connus que d’autres, dont ÉcoRun, Plogging, etc. Des initiatives sous-marines ont même fait leur apparition.

St-Étienne se ramasse Son initiative a fait boule de neige dans la communauté de Saint-Étienne-des-Grès, après qu’elle ait organisé, le 22 avril 2017, l’activité «St-Étienne se ramasse». Cette activité de course et de marche, qui sera de retour à la même date, ce printemps, visait à sensibiliser les gens à la problématique et à les inviter à mettre la main à la pâte pour éliminer le plus de déchets possible de la nature. Les 35 participants ont pour la plupart continué à nettoyer les rues et les fossés de la municipalité lors de marches ou de joggings durant la dernière année. Cela réjouit Caroline Laforme, qui rêve que chacun fasse sa part pour nettoyer et protéger l’environnement. «Oui, il y en aura toujours, des déchets, aux abords des routes, admet-elle. Mais si on est davantage conscientisé, on va peut-être éviter d’en jeter, nous aussi.» Moins de déchets pour moins en ramasser Les quatre dernières années ont enseigné à Caroline Laforme une belle leçon: le changement en suscite d’autres. À force de ramasser les déchets des autres, elle en est venue à se questionner sur sa propre production de déchets. Elle est allée à la recherche de solutions pour limiter le tout. Aujourd’hui, elle tente d’éliminer au maximum le suremballage et achète en vrac la plupart de ses produits de consommation, qu’elle place dans ses propres  contenants. Par souci environnemental, elle fabrique aussi ses nettoyants domestiques et achète local. La prochaine étape? Le compostage, probablement. Mais elle ne précipite pas les choses afin de s’assurer que les changements qu’elle apporte dans son quotidien soient vraiment durables: «La réduction des déchets, ça se fait graduellement, comme la perte de poids, compare-t-elle. On y va à son rythme, et c’est correct comme ça.»