Charette: le site du déraillement toujours contaminé

CHARETTE. Le 4 juin 2006, la municipalité de Charette a été le théâtre d’un déraillement de train du Canadien National (CN). Dix ans plus tard, qu’arrive-t-il de ce site du déraillement? TC Media s’est penché sur la question.

Ce déraillement avait occasionné le déversement de plus de 200 000 litres de produits pétroliers et a nécessité une intervention du personnel d’Urgence-Environnement durant plusieurs jours. Quatorze wagons sur un total de plus de 140 étaient impliqués dans ce déraillement survenu près de la rivière du Loup. L’accident n’a pas fait de victimes.

Près de 2500 pieds d’estacades avaient été déployés le long de la rivière pour contenir le déversement. Cela n’a pas empêché une certaine quantité de polluant de s’échapper. Environnement Canada et Environnement Québec avaient retrouvé «quelques centaines» de poissons morts au lac Saint-Pierre, à l’embouchure de la rivière.

En 2014, un recensement des terrains contaminés au Québec, dossier élaboré par TC Media, montrait que le site du déraillement n’était toujours pas libéré des hydrocarbures qui s’y sont logés.

Deux ans plus tard, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) indique que «lors des travaux de décontamination, tous les sols et les eaux contaminés par le déversement pouvant être retirés l’ont été». Pour la portion où les excavations étaient impossibles, «une décontamination des sols par bactéries a été mise en place dans ce secteur, et est toujours en cours». Selon le ministère, près de 90% des sols respectent maintenant les critères d’usage.

En 2016, le MDDELCC confirme que des travaux de décontamination ont toujours lieu sur le site. «Les infrastructures mises en place par le CN pour la décontamination du terrain sont toujours en place et opérationnelles. Les résultats d’analyse des eaux traitées sont conformes. L’eau traitée est rejetée dans la rivière du Loup. La barrière hydraulique, le système de traitement des eaux souterraines contaminées pompées ainsi que les suivis sont maintenus», précise Geneviève Lebel, coordonnatrice aux relations avec les médias du MDDELCC.

Sait-on quand le site sera complètement libéré et décontaminé? Aucune estimation possible. Le ministère répond qu’il est impossible de savoir quand, mais que «la réhabilitation du site se poursuivra jusqu’à l’atteinte des objectifs fixés dans le certificat d’autorisation, ce qui n’est pas le cas pour le moment».

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