Charette: le site du déraillement de 2006 serait toujours contaminé

Huit ans après un déversement de 200 000 litres d’essence et de diesel causé par le déraillement d’un train du CN à Charette, un recensement des terrains contaminés au Québec montre que le site du déraillement ne serait toujours pas libéré des hydrocarbures qui s’y sont logés.

Selon ce dernier rapport, émis en octobre dernier par le gouvernement provincial, l’eau contiendrait toujours la présence de pétrole.

Au Canadien National, dont les 14 wagons ont libéré leur contenu en 2006, on nous a promis de nous rappeler quand on a posé la question : «Qu’arrive-t-il avec le site du déraillement? A-t-il été complètement décontaminé?» puisqu’il y avait semble-t-il «des vérifications à effectuer».

À l’heure d’aller sous presse, le mystère n’avait toujours pas été résolu.

Même chose à la municipalité, alors que le maire Claude Boulanger n’a pas retourné l’appel de l’Écho qui souhaitait lui demander s’il entretient des inquiétudes à l’idée que l’entreprise ferroviaire n’ait toujours pas décontaminé le site.

En octobre 2007, la ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs de l’époque Line Beauchamp, avait annoncé que le Ministère avait recouvré auprès du CN les coûts d’intervention de son personnel lors du déraillement, un montant de 18 347 $, qui avait été intégralement versé dans le Fonds Vert.

Elle avait alors mentionné que les travaux de décontamination sur le site du déversement, réalisés et défrayés par le CN, «se poursuivent toujours.» «Le Ministère effectue un suivi de la situation afin de s’assurer que les travaux de décontamination requis soient effectués selon les règles». Presque un an et demi après l’incident, le site n’était toujours pas décontaminé.

À l’époque, la facture pour l’intervention d’Urgence-Environnement avait été refilée au Canadien National, une première dans le genre.

«Il s’agit de la première réclamation […] à être transmise à une entreprise à la suite d’une intervention d’Urgence-Environnement. La somme reçue a été versée dans le Fonds Vert», avait-elle alors déclaré.

Le Ministère utilisait ainsi l’article 115.0.1 de la Loi sur la qualité de l’environnement qui lui accorde, depuis 2004, le pouvoir de réclamer les coûts de toute intervention qu’il effectue en vue d’éviter ou de diminuer un risque de dommage à des biens publics ou privés, à l’homme, à la faune, à la végétation ou à l’environnement en général.