« C’est une journée positive qui fait du bien » – Karine Trahan

COMMUNAUTÉ. Le samedi 20 mai dernier avait lieu la deuxième édition du ­Diner ­Spécial ­Printemps organisé par l’Escouade itinérance. Cet évènement a pour but de rassembler la clientèle de l’organisme en offrant un repas et des services de proximité dans la bonne humeur.

Alors que l’an dernier l’évènement se déroulait à ­Trois-Rivières au parc ­Victoria, cette année, l’équipe s’est tournée vers la place ­Canadel à ­Louiseville. «  ­Comme nous travaillons sur les deux territoires, on a choisi cette ­fois-ci de le faire sur le territoire de la ­MRC ­Maskinongé et on a opté pour ­Louiseville puisque c’est plus central  », raconte la directrice générale ­Karine ­Trahan.

Une soixantaine de repas a été distribuée à la clientèle de l’organisme lors du ­Diner ­Spécial ­Printemps. En comparaison à l’année dernière, c’était environ 150 repas, mais comme l’­explique-t-elle, «  on savait que ça ne serait pas pareil entre ­Trois-Rivières et la ­MRC de ­Maskinongé, on s’attendait à recevoir moins de personnes, mais on était prêt pour 150 personnes !  »

Karine ­Trahan mentionne que l’Escouade itinérance se donne pour mission d’adopter le zéro gaspillage alimentaire, c’est pourquoi les surplus de l’évènement ont été congelés ou distribués aux personnes dans le besoin.

On retrouvait également lors du diner de multiples services gratuits offerts à la clientèle de l’organisme. Il y avait sur place les services de coiffeuse, barbier, infirmière, ainsi que des spécialistes de soins podologiques. «  C’est sûr que si les partenaires et les bénévoles sont au ­rendez-vous l’année prochaine, on veut faire une troisième édition  ».

L’évènement annuel fut un succès selon la directrice. «  ­Juste le fait d’être capable d’aller rejoindre les personnes et leur apporter quelque chose de positif, juste pour ça, la journée est réussie. C’est important des activités comme ­celle-là puisqu’il y a beaucoup de notre clientèle qui est en rupture sociale… ­Donc c’est une journée positive qui fait du bien  ».

L’Escouade itinérance n’est pas encore subventionnée et la réussite d’évènement comme le ­Diner ­Spécial ­Printemps est l’œuvre de multiples partenaires. «  L’organisme va quand même bien, mais je ne vous cacherai pas qu’on pourrait en faire plus avec des subventions. On aurait de l’ouvrage pour engager aussi  », témoigne ­Karine ­Trahan.

Elle souligne par ailleurs que la communauté est très présente et réactive pour soutenir les actions de l’organisme. «  ­On a beaucoup d’appui de la population et le fait d’avoir leur soutien ça nous permet de continuer, c’est vraiment important pour nous. Les gens sont très généreux et je pense que c’est comme ça qu’on parvient à faire plus avec moins.  »

Un portrait de l’itinérance qui change

La directrice de l’Escouade itinérance affirme assister à plusieurs changements au sein de sa clientèle. Elle raconte qu’il n’y a plus d’âge, de genre ou de situation précise qui mène à l’itinérance. «  ­Le plus jeune qu’on a eu dans nos services avait 17 ans, puis c’est allé jusqu’à 82 ans  ». Elle soutient que la précarité est parfois le résultat d’une séparation, perte d’emploi, augmentation de loyer, faillite personnelle et autres. Ce sont des gens qui dorment dans leur voiture, dans des cabanons ou sur le divan d’un ami. «  L’image et le visage de la précarité changent beaucoup… ­Ce sont également des gens qui travaillent qui se retrouvent à la rue désormais  ». Karine ­Trahan reconnait que le manque de logement et le coût de la vie qui augmente sont des facteurs immanquables qui accentuent la précarité généralisée de la population.

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