Caroline: femme de carrière et proche aidante

AIDANT NATUREL. Le proche aidant est une personne qui offre de l’aide, du soutien et des soins, de façon régulière et prépondérante, sans rémunération, à un aîné en perte d’autonomie, selon Francine Ducharme (Professeure titulaire de la Chaire Desjardins en soins infirmiers à la personne âgée et à la famille). À l’occasion de la journée internationale de la femme, l’Appui Mauricie souhaite mettre en lumière ces femmes actives et aidantes au travers d’un portrait.

Caroline Prud’Homme est coordinatrice du développement au service du développement institutionnel de l’UQTR. Concrètement, son rôle est de stimuler les interactions entre l’UQTR et ses différents publics avec lesquels elle collabore par le biais notamment de partenariat.

Une carrière professionnelle bien établie pour cette femme mais une vie personnelle d’autant plus remplie car il y a un an, Caroline apprend que son père a été diagnostiqué d’une maladie apparentée à Parkinson.

Il fut immédiatement intégré dans un CHSLSD qui se trouve à une heure trente de chez Caroline, elle décida donc instantanément de réorganiser son temps et ses occupations afin d’être plus présente.

«On rit, on vit, on dédramatise», tels sont ses mots pour décrire son état d’esprit. Caroline réussit à organiser sa semaine entre son travail, sa vie de famille et son rôle de proche aidante. Maman d’une petit fille, Caroline doit jongler entre les devoirs, les loisirs, ses obligations professionnelles, la gestion de tous les documents administratifs de son père et les visites chaque fin de semaine au centre d’hébergement. Heureusement, Caroline n’est pas la seule proche aidante de son père.

Avec son frère, ils se sont organisés pour se répartir des tâches et des rôles bien définis afin de s’assurer de mieux gérer la situation. D’ailleurs, en femme organisée, un classeur des documents administratifs de son père orne son bureau. «Je ne savais pas que moi-même j’étais une proche aidante et un jour, je me suis rendue compte que j’en étais une même si c’était tout naturel d’aider mon père.»

On trouve une nouvelle définition de la qualité de vie. «Mon père est comme prisonnier de son corps mais possède encore toute sa tête. Sortir, aller à un concert, faire des blagues, regarder un film et surtout voir sa petite fille grandir, c’est déjà un bonheur en soi.» Caroline reste très positive dans la façon de gérer la situation.

«Il est porté par l’amour donc il voit moins le temps passer.» Elle ne désire pas s’apitoyer et souhaite continuer d’exister tous unis. «Les fins de semaine on dit que l’on va au chalet et on niaise mon père sur la qualité de son repas au caviar. Il adore rire et juste une blague, c’est déjà un bon moment.»

Des moments plus durs que d’autres

Certains moments sont plus durs que d’autres. «Quand on ne peut pas y aller une fin de semaine on se sent un peu coupable. Ou quand l’on doit prendre une décision à sa place, on est tiraillé entre ce que moi en tant que fille, je souhaite pour mon père, entre ce que mon père souhaite et entre ce que le médecin recommande.

On veut l’accompagner du mieux qu’on peut dans le respect de ses choix mais au bout du compte , c’est souvent difficile de choisir.» Les proches aidants se retrouvent régulièrement face à des dilemmes qui les amènent à choisir entre ce que l’aidé et la solution préconisée par les médecins. Mais Caroline reste toujours souriante et portée par la générosité et la force de son père qu’elle admire.

Le conseil de Caroline aux autres aidants est de « gérer son approche pour que ce soit valorisant et redynamisant. Il faut s’organiser pour trouver notre compte et que ce ne soit pas une corvée mais un moment d’échange.

Par exemple, pendant le concert de Nicole Martin, au morceau «Il était une fois des gens heureux’», mon père s’est mis à pleurer, ému car il ne pensait jamais pouvoir revivre cela. Il vibrait et j’ai eu l’impression de lui procurer du bonheur.»