Campagne électorale: l’UMQ demande plus d’autonomie pour les municipalités

ÉLECTIONS. De passage à Trois-Rivières dans le cadre de sa tournée des régions, le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Alexandre Cusson, souhaite véhiculer les demandes des municipalités du Québec à l’occasion de la campagne électorale. Accompagné du maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, et du maire de Shawinigan et président du caucus régional de l’UMQ, Michel Angers, M. Cusson a rappelé les quatre grands enjeux identifiés par l’UMQ dans le cadre de la campagne électorale: l’autonomie, la fiscalité, la mobilité durable et l’occupation du territoire. «L’UMQ va faire campagne pour que les enjeux municipaux fassent partie de l’autre campagne, en vue des élections du 1er octobre. On invite les candidats à discuter de ces enjeux et de prendre positions sur les 13 propositions contenues dans la plateforme. Ces enjeux sont prioritaires pour les municipalités», souligne M. Cusson. Même si un premier pas vers davantage d’autonomie pour les municipalités a été fait avec l’adoption de la loi 122, l’Union des municipalités du Québec demande maintenant à ce que cela se traduise dans le quotidien dans les relations entre les ministères et les municipalités. L’UMQ souhaite aussi pouvoir avoir des ententes avec le gouvernement fédéral sans avoir à demander la permission de Québec. Sur le plan de la fiscalité, le président de l’UMQ se réjouit de voir les quatre grands partis s’engager à redonner un point de TVQ aux municipalités. «Il faut que ça se concrétise vraiment et rapidement. Il importe aussi de trouver la meilleure façon possible de partager ce montant dans le respect de l’autonomie municipale», précise M. Cusson. Ce dernier indique également qu’une réforme en profondeur du modèle fiscal actuel. C’est que les municipalités du Québec dépendent de l’impôt foncier pour 70% de leurs revenus. Avec la montée du commerce en ligne, de moins en moins d’entreprises ont à construire un établissement pour leur commerce ou construisent de plus petits espaces. «Nos revenus sont basés sur du béton, des pieds carrés. En raison des ventes en ligne, à Trois-Rivières, c’est 49 millions $ qui ne sont pas investis dans le bâti. On prévoit aussi une grande diminution des mises en chantiers pour les prochaines années. Il faut revoir le modèle fiscal», mentionne Alexandre Cusson qui souhaite aussi voir le gouvernement s’engager à payer la totalité des en lieux de taxes. Ces en lieux de taxes représentent de lourdes pertes dans les budgets municipaux. «Il faut donc aller chercher de l’argent ailleurs. Les municipalités taxent alors plus les citoyens. Les en lieux de taxes entraînent des pertes de 3,8 M$ à Trois-Rivières et 1,1 M$ à Shawinigan. Une main-d’œuvre mobile Autre enjeu d’importance: améliorer le transport collectif à la fois dans les municipalités-mêmes, mais aussi entre les différentes villes, ainsi que le transport adapté. Le transport aérien régional serait aussi à considérer, tout comme le transport ferroviaire. L’accès à Internet haute vitesse et au réseau cellulaire partout sur le territoire est aussi une urgence, affirme M. Cusson. «On m’a aussi beaucoup parlé de pénurie de main-d’œuvre. Il faut des mesures pour favoriser le retour au travail des aînés et avoir une meilleure adéquation entre les formations et les besoins des régions. Ça passe par la régionalisation de l’immigration. Ce sont 55% des emplois disponibles qui se retrouvent à l’extérieur de Montréal», note le président de l’UMQ. Un meilleur soutien aux organisations qui soutiennent l’intégration des immigrants est ainsi nécessaire, dit-il. «Il faut faire en sorte que les immigrants demeurent chez nous, dans les régions. Ça doit être une priorité du gouvernement», conclut-il. La tournée du président de l’UMQ culminera le 14 septembre à Québec avec la tenue du Sommet municipal. Déjà, des candidats des différents partis politiques ont confirmé leur présence afin de discuter avec les membres de l’Union des municipalités.