Bleuetière Grande-Rivière-Sud se diversifie

AGROALIMENTAIRE.  Même si l’autocueillette a été annulée cet automne, Bleuetière Grande-Rivières-Sud à Yamachiche compte agrandir son verger de pommes. D’une centaine de pommiers présentement, Danny Lavallée compte en planter près d’un millier dans les prochaines années.

« La saison des pommes a été bonne, mais comme je ne mets pas de pesticide, il y a des taches noires qui se forment sur la pelure et l’an passé, des clients m’avaient critiqué pour ça même si la pomme est super belle en dedans. Ça fait que j’ai décidé de ne pas faire d’autocueillette cette année », explique le propriétaire qui déplore que ces mêmes clients vont parfois acheter des pommes cirées à l’épicerie, sans doute aspergées de pesticides.

Pour le producteur de petits fruits, la diversification de sa production est une façon de se prémunir si d’autres cultures venaient à connaître une mauvaise saison. Cette année par exemple, la production de ses sept acres de framboisiers a été catastrophique selon ses propres mots. « J’ai perdu environ 80% de ma production parce que c’était trop humide. Et quand la framboise était belle, elle ne se conservait pas longtemps. Le soir, elle était déjà pourrie sur le comptoir », raconte le propriétaire de Bleuetière Grande-Rivières-Sud.

Dans le cas des bleuets, Dany Lavallée qualifie la saison de bonne même si elle aurait pu être meilleure. « Cette année, je marchais juste avec la moitié de mes 33 000 plants. Il y a cinq ans, j’ai embarqué dans un programme du MAPAQ qui me payait un agronome. Il est venu faire une analyse de mes cultures et a tout changé ma recette d’engrais. Mon chiffre d’affaires à baissé de moitié par rapport depuis ce temps.. Ça fait que depuis l’an dernier, je suis revenu à ce que je faisais avant, mais ça va prendre une couple d’années avant de revenir à ma production habituelle », prévoit le producteur agricole qui estime que cette subvention lui a causé plus de torts que de biens au final.

Comme la main-d’œuvre est difficile à trouver et l’autocueillette ne suffit pas toujours à vider la production, Danny Lavallée fait affaire depuis deux ans avec Cultive le partage et ses antennes régionales, comme Maski Récolte. « Ils viennent pour les bleuets depuis deux ans et cette année, j’ai fait affaire avec eux pour mes pommes. Ils ont quand même cueilli 6147 ivres de pommes », sourit le producteur de petits fruits.

Pour cette opération d’envergure, l’équipe de Maski Récolte avait sollicité l’aide de leurs collègues de Shawi Récolte et Des Chenaux Récolte. Avec ce concept, le tiers de la récolte va au producteur, un autre tiers à l’organisme et enfin, le dernier tiers aux bénévoles qui les accompagnent.

Pour le moment, Danny Lavallée transforme ses pommes en un concentré de jus mis au congélateur et qu’il compte vendre au détail en 2024 lorsque la nouvelle saison des bleuets et des framboises prendra son envol.