À la conquête des trésors de la forêt

FORÊTS. C’est à ­Saint-Étienne-­des-Grès que la biologiste ­Véronique ­Cloutier exerce sa passion pour les sciences forestières, en particulier sur l’étude des champignons.

À travers les conférences qu’elle donne, elle partage ses connaissances et son admiration pour la nature et tout ce qui l’alimente, un projet qu’elle trouve particulièrement attachant, et pour lequel elle a récemment remporté un prix important.

«  ­Les champignons, au départ, c’est parce que je m’intéressais aux mésocarnivores intermédiaires dans l’écologie. Quand j’ai lu ­là-dessus, j’ai vu que ce qui manque le plus comme information ­là-dessus, c’est le comportement de consommation du champignon, ou la mycophagie, par leur proie,  » explique ­Véronique ­Cloutier.

C’est à partir de ces recherches qu’elle a par la suite décidé d’entamer un doctorat sur la consommation du champignon, à l’Université Laval, ce qui l’a ensuite amenée à fonder sa propre entreprise, ­Druide ­Sylvestre. C’est de cette manière qu’elle continue d’étudier la mycophagie, afin d’en savoir plus sur le phénomène à travers ses recherches et de pouvoir transmettre ses connaissances. Elle est également chargée de cours à l’UQTR ainsi qu’à l’Université ­Laval. Si elle était au départ plutôt réticente d’en savoir plus sur la culture des champignons, elle a fini par aller visiter la champignonnière de son amie ­France ­Mailhot, nommée ­Mycoterre, à ­Sainte-Marie-­de-Blandford, où elle a pu constater toute la richesse derrière la culture des champignons, ce qui l’a émerveillée.

«  ­La passion d’être en forêt, la passion de revenir aux sources, soit de cultiver sa propre nourriture, ou aller la chercher en forêt : ce sont toutes des qualités que je veux transmettre à travers mes conférences. Je trouve aussi que c’est une belle activité familiale, et je le constate à chaque fois que je suis à la champignonnière,  » mentionne la biologiste.

Mme ­Cloutier aura une opportunité en or de mettre à l’épreuve toutes ses compétences, à l’occasion du ­Festi-Champi, cet automne. Organisé à ­Sainte-Marie-­de-Blandford, durant la fin de semaine de l’Action de grâce, le festival offrira notamment des cours d’identification et de culture des champignons, des sorties en forêt, des kiosques d’artisans, et bien plus : bref, toutes des activités qui s’inscrivent dans la passion de ­Véronique ­Cloutier. Elle explique que de nombreux organismes ont joint leurs forces pour donner vie au festival. «  ­Il va y avoir des cours sur la culture, mais aussi des cours sur la manière de trouver des champignons en forêt, à la fois pour les débutants, pour experts, pour les familles. Ils pourront également visiter la champignonnière. Moi, je vais principalement accompagner ­France dans tout ça, et aider avec l’organisation.  »

L’ensemble de son travail lui a valu un prix important, lors de la 34e ­Soirée des ­Sommets : celui de la ­Diplômée engagée, pour l’engagement que ­Druide ­Sylvestre connaît dans la société. Pour ­Mme ­Cloutier, il s’agit de l’aboutissement de plusieurs années de travail et de recherche dans un terrain qui la passionne.

Au cours des dernières années, ­Véronique ­Cloutier révèle qu’elle a véritablement témoigné d’un intérêt grandissant pour l’étude des champignons partout dans le monde, particulièrement au ­Québec, sans toutefois pouvoir l’expliquer. «  ­Depuis la démonstration du chaga, à l’émission ­La semaine verte, plusieurs personnes ont pu en retrouver, dont moi. Il pousse particulièrement dans les bouleaux jaunes. Il n’est pas très rare, mais très étudié.  »

Jusqu’au ­Fest-Champi, ­Véronique ­Cloutier a l’intention de continuer d’offrir ses cours universitaires, en plus d’effectuer des recherches plus approfondies pour en savoir plus.