145 ans de sarrasin

Le moulin Lemyre de Yamachiche est présentement en cours de restauration. Après plus de 60 ans à avoir accueilli ses clients sur le chemin de la Grande Rivière-Sud, les pièces maîtresses seront réinstallées dans une construction aménagée par l’entreprise Jardins Ricard située à Louiseville.

Ayant été mis en marche pour la première fois en 1867, le moulin ayant appartenu successivement à Amable, Eugène et Paul avant que Gilles Lemyre, le dernier de cette lignée de meuniers, n’en devienne le propriétaire en 1975.

Après avoir alimenté la région en farine de sarrasin pendant plus de 145 ans, le moulin yamachichois a vécu son lot de bris et d’améliorations sur le pouce. «Pour opérer un moulin il faut être ingénieux… et surtout patenteux! confie l’homme ayant pris sa retraite.

Je suis toujours en bonne santé, on se dit qu’on est le seul à savoir comment faire et on étire… lorsqu’un bris survient on se retrouve seul à courir pour tout faire!» soutient le meunier qui a pris un an avant de décider d’arrêter de produire de façon définitive.

L’homme s’est ensuite affairé au démontage des pièces maîtresses du moulin en question. «En une semaine tout était entièrement démonté et prêt à être déménagé»

Un monument aux multiples déménagements

Le plus grand épisode de ce monument du sarrasin fut son déménagement survenu en 1950. Ce fut ensuite le tour de la maison adjacente en 1953. Les deux structures étaient toutes deux établies aux abords de la rivière Yamachiche.

À son emplacement initial, le moulin de l’époque fonctionnait à l’aide d’une  turbine et s’approvisionnait en énergie à l’aide d’un barrage de bois érigé plus haut sur la rivière. Une fois Déménagé sur le rang de la grande-rivière-sud, de nouvelles structures liées à l’agriculture sont apparues autour du moulin, dont faisaient partie une porcherie, un entrepôt, etc.  

Ensuite est survenue l’arrivée d’un moteur électrique dès 1960 remplaçant l’ancien moteur diésel en place. L’approvisionnement électrique pouvant faire fonctionner le moulin; excluant presque toute possibilité de panne liée à l’approvisionnement en énergie.

Moudre le sarrasin : Un gros contrat

Selon l’ancien meunier, le nombre de clients s’est restreint avec les années. Les clients restants demandaient de grandes quantités de farine aux dires de M. Lemyre.

Les jardins Ricard, principal client du meunier, faisait moudre 100 tonnes de farine annuellement. Bien que ce chiffre puisse sembler imposant le nouveau retraité estime qu’il reste un énorme travail à faire afin de faire la promotion et faire découvrir les bienfaits du sarrasin.

«Des producteurs de farine de sarrasin, il n’en pleut plus comme autrefois. La restauration et la remise en marche d’un moulin est très complexe… Ne moût pas le grain qui veut!» déclare le meunier d’expérience.

Ce dernier pense convertir l’ancienne construction abritant le moulin en entrepôt. Pierre Ricard, acquéreur de tout ce matériel entend entreprendre ses premiers tests une fois que tout sera installé, selon son information, dès le début du mois d’août.