Saint-Édouard-de-Maskinongé veut attirer des fournisseurs

Couverture cellulaire inadéquate

TERRITOIRE. La couverture cellulaire peut être un atout majeur pour une communauté, son développement et une nécessité en situation d’urgence. À Saint-Édouard-de-Maskinongé,  le signal cellulaire est très faible, voire inexistant. Depuis le début de l’année, la municipalité multiplie les efforts et tente de convaincre des fournisseurs d’investir. «Il y a un vide au niveau de la couverture cellulaire ici. On n’a pas d’antenne et pratiquement pas de signal. Les antennes sont concentrées à Louiseville et Saint-Gabriel-de-Brandon, deux municipalités situées à l’opposé. On est au centre et la puissance de ces antennes-là n’est pas suffisante pour nous desservir adéquatement», explique Réal Normandin, maire de Saint-Édouard-de-Maskinongé. Le premier magistrat a profité de l’incendie qui a complètement rasé le garage de l’entreprise d’excavation Casaubon et Frères et l’atelier de peinture Sablage Caso pour rappeler l’importance d’avoir un signal cellulaire fiable puisque trois de ses huit pompiers ont reçu l’appel en retard. «Ces pompiers ont été informés du feu 15 à 20 minutes plus tard parce que le signal n’entrait pas. Deux de ces pompiers demeurent dans le village. En situation d’urgence ou lors d’un incendie, chaque minute compte», signale M. Normandin. «Ça fait plusieurs mois qu’on travaille là-dessus. Là où ça fait mal, c’est que les gens concernés [gouvernements et fournisseurs] attendent qu’il se passe quelque chose et que ça touche une société restreinte pour agir». Dans ses démarches, Saint-Édouard-de-Maskinongé indique avoir approché l’entreprise Sogetel, qui évaluait à près de 800 000$ l’installation d’une tour et d’une antenne en sol édouardien.

«Il y a des vies qui peuvent dépendre de ça» – Réal Normandin

Réal Normandin ne s’est toutefois pas arrêté à cette estimation pour atteindre son objectif. «Après plusieurs téléphones auprès de différentes compagnies, deux d’entre elles se sont engagées à étudier la faisabilité d’un projet, soit Bell et Rogers. Le conseil municipal a adopté deux résolutions distinctes pour appuyer le dossier. On a aussi rencontré les députés Ruth Ellen Brosseau et Marc H. Plante pour les sensibiliser à cette problématique et pour demander de l’aide», partage le maire. Selon ce que rapporte M. Normandin, l’entreprise Rogers avait déjà réservé dans le passé un espace dans le secteur du Ruisseau-Plat pour avoir la mainmise sur le territoire ou pour un éventuel projet qui permettrait d’améliorer la couverture dans le secteur. La compagnie a toutefois abandonné le projet. «On ne peut pas obliger ces entreprises à investir pour bien nous desservir. On comprend aussi qu’elles sont là pour faire des bénéfices. Par contre, il y a d’autres avantages à investir. Socialement, elles pourraient se démarquer en venant en aide à une communauté dévitalisée et en même temps dépourvue de signal. On a partagé nos attentes. Je demeure positif, car la compagnie qui va s’investir va obtenir une « maudite » bonne publicité. L’appel est lancé!» Avec la course à obstacles Rushwood, le Zoo de Saint-Édouard et le camping, Réal Normandin croit qu’il est d’autant plus important d’avoir une bonne couverture cellulaire pour assurer la sécurité de sa population et des visiteurs. «Présentement, on doit fonctionner avec une ligne terrestre, sinon ça ne passera pas avec le cellulaire. Il y a des vies qui peuvent dépendre de ça», confie-t-il. La Municipalité de Saint-Édouard-de-Maskinongé confirme que des projets sont actuellement à l’étude avec Bell et Rogers. Il est toutefois impossible de savoir à quel moment les conclusions pourront être tirées. Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon