Accueil d’Ukrainiens: le ministre Sean Fraser satisfait des délais de traitement

OTTAWA — Le ministre de l’Immigration, Sean Fraser, assure que le délai de traitement de deux semaines que s’est fixé Ottawa en lançant son nouveau programme d’accueil d’Ukrainiens est respecté, pointant du doigt une première tranche de plus de 12 000 demandes maintenant approuvées sur un total d’au-delà de 65 000 demandes.

«Bien sûr, elles ne sont pas toutes venues au jour un», a-t-il dit jeudi en mêlée de presse au sujet de l’ensemble des requêtes reçues en vertu de l’Autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine (AVUCU).

Le gouvernement de Justin Trudeau s’est engagé à traiter en 14 jours «les cas réguliers et non complexes» avec ce programme permettant d’accorder une résidence temporaire de trois ans à des Ukrainiens et membres de leur famille immédiate.

Cette échéance arrivait à terme jeudi pour les demandes reçues dès le lancement du programme, le 17 mars dernier, a souligné le ministre. Il n’a toutefois pas précisé combien de dossiers avaient été reçus et ouverts dès ce premier jour d’existence de l’AVUCU.

M. Fraser calcule que plus de 20 000 Ukrainiens ou membres de leur famille ont reçu une approbation de visa de résident temporaire. Il y inclut des demandes qui ont été formulées avant que l’AVUCU ne soit créée, mais qui ont été traitées en priorité via des voies d’accès préexistantes.

«Cela me fait dire que malgré le fait que la situation comporte ses défis sur le terrain (…) – nous avons vu un nombre significatif de demandes affluer – nous faisons en fait un peu mieux que respecter les standards que nous nous sommes fixés», s’est-il félicité.

Les voix s’élèvent depuis des semaines pour réclamer la fin de la paperasserie pour les Ukrainiens fuyant la guerre, tous les principaux partis d’opposition demandant des allégements.

Les exigences de visa qui demeurent en vertu de l’AVUCU, en plus de l’obligation de fournir des données biométriques, ont été largement critiquées.

Le ministre Fraser a continué, jeudi, de défendre le processus mis en place. Il a réitéré que des trousses biométriques et du personnel sur le terrain s’ajoutaient à divers endroits stratégiques en fonction des déplacements de population, nommant par exemple Berlin, en Allemagne, Varsovie, en Pologne, Bucarest, en Roumanie, et Bratislava, en Slovaquie.

Plus tôt cette semaine, le gouvernement fédéral a renoncé à l’exigence de données biométriques pour trois catégories de personnes jugées «à faible risque», c’est-à-dire les personnes âgées de 60 ans et plus, celles ayant déjà obtenu, par le passé, un visa pour séjourner au Canada et celles âgées de 14 ans à 17 ans. Tout enfant de moins de 14 ans était déjà exempté.

Durant la période de questions de jeudi, le chef bloquiste Yves-François Blanchet a une fois de plus pressé Ottawa de mettre en place «une passerelle aérienne humanitaire».

«Nous allons continuer d’être là pour l’Ukraine et pour les Ukrainiens qui fuient la guerre. Nous procédons de la façon la plus rapide, la plus sûre et la plus efficace pour les Ukrainiens de venir au Canada», a offert le premier ministre Justin Trudeau comme réponse.

Le ministre Fraser a indiqué aux journalistes que les discussions avec plusieurs transporteurs aériens pour organiser des vols nolisés, tels qu’Air Transat et Air Canada, se poursuivaient.

«Il y a encore des choses sur lesquelles nous travaillons (à ce chapitre). Notre priorité immédiate était (…) de livrer des autorisations à séjourner ici le plus rapidement possible (et) s’assurer que nous avons du soutien en place pour que (les Ukrainiens) soient bien quand ils arrivent.»

Sur ce dernier point, Ottawa a annoncé que les personnes arrivant en vertu de l’AVUCU auront droit, jusqu’en mars 2023, à des services qui ne sont normalement offerts qu’aux résidents permanents. Cela leur donnera accès à des formations linguistiques et de l’accompagnement pour trouver un emploi, par exemple.