«Mon travail, c’est d’intégrer la préparation mentale au même type que la préparation physique» – Marianne Michaud

SPORT. L’Unité régionale de loisir et de sport (URLS) de la Mauricie a tout récemment fait appel à Marianne Michaud, consultante en préparation mentale, afin d’offrir un webinaire gratuit destiné à la motivation dans le milieu sportif.

La rencontre, organisée de concert avec le Centre régional d’entraînement et d’évènements de la Mauricie (CREEM), s’adressait aux entraîneurs d’athlètes de la région. Ces derniers ne l’ont pas facile présentement alors que la pandémie est venue mettre sur pause leur carrière respective.

«J’ai monté la conférence sur Zoom à la suite d’une demande de l’URLS. On sait que présentement, le plus grand enjeu pour les athlètes, c’est la perte de motivation, alors j’explique aux entraîneurs les bases théoriques de la motivation et je leur donne des trucs et conseils à savoir comment les appliquer en tant qu’entraîneur. En gros, je leur expliquais comment favoriser un climat qui stimule la motivation des athlètes, surtout pendant cette période-ci», raconte celle qui est consultante en préparation mentale depuis plus de deux ans.

«Généralement, les athlètes fonctionnent avec des objectifs, surtout axés sur les compétitions. De plus, leur motivation vient beaucoup du fait de s’entraîner en gang. Ça devient leur cercle d’amis, surtout à l’âge de l’adolescence. Ce sont deux éléments qu’on vient leur enlever alors c’est dur pour eux d’être motivés. Ils n’ont plus le contrôle sur leur situation.»

Dans la vie de tous les jours, la Trifluvienne d’adoption fait principalement de la consultation auprès des athlètes.

«Je continue de travailler avec les athlètes et j’essaye de garder ça interactif pour ne pas que ça ressemble trop à un cours. On voit qu’ils sont plus frustrés et tannés d’être en ligne. Ce que j’entends beaucoup, c’est qu’ils ont l’impression d’être ignorés dans la situation actuelle, abandonnés même. Étant habitués de formuler leurs objectifs en fonction d’une saison ou des compétitions, ils n’ont plus ces repères-là alors la motivation diminue», explique-t-elle.

«Je ne travaille pas avec eux au quotidien, mais ce que j’entends de la part de certains entraîneurs, c’est qu’ils ont peur que les athlètes perdent leur motivation et que le travail soit encore plus long à faire au retour à la vie normale. Ils ont peur d’avoir un gros travail de rattrapage à faire au retour.»

La préparation mentale

La native de La Tuque n’écarte pas la possibilité d’offrir d’autres formations si la demande est présente. Qui dit athlète dit aussi préparation mentale. On ne peut également pas passer sous le silence cet important volet dans la carrière d’un athlète.

«Ce que j’essaye d’amener depuis mon arrivée au CREEM, c’est de sensibiliser les jeunes à valoriser cet aspect-là de l’entraînement qui est peu connu. Oui, les athlètes de haut niveau disent qu’ils ont un préparateur mental, sans oublier la fausse croyance chez les athlètes qui vont dire qu’ils n’en ont pas besoin. Pourtant, jamais un athlète ne va dire qu’il n’a pas besoin d’un kinésiologue pour se préparer physiquement? L’idée, c’est d’intégrer la préparation mentale à l’entraînement et non qu’elle demeure une demande ponctuelle», ajoute-t-elle.

«Le cerveau, c’est un peu comme un muscle qui doit demeurer actif et qu’on doit entraîner pour qu’il réfléchisse comme il faut afin qu’il utilise les bonnes ressources pour bien performer. Mon travail, c’est de l’intégrer à la planification annuelle au même type que la préparation physique. Il y a plusieurs coachs pour qui c’est important et qui l’intègrent déjà, mais ce n’est pas encore systématique et ce n’est pas la majorité qui le font.»

Pour plus d’informations, vous pouvez visiter la page Facebook «Marianne Michaud, Consultante en préparation mentale» via le https://www.facebook.com/Marianne-Michaud-Consultante-en-pr%C3%A9paration-mentale-103328254918061.

«L’aspect mental est important, surtout en ce moment. Ce que les athlètes peuvent faire, c’est d’identifier ce qui est important pour eux dans leur sport et les raisons pour lesquelles ils le pratiquent. Ensuite, c’est de faire une liste d’élément qu’ils sont en mesure de travailler en ce moment et de se fixer de petits objectifs à court terme par rapport à ces éléments-là», conclut-elle.