BMW Z4

Un nouveau sommet de raffinement

Benoit Charette

Souvenez-vous de la première Z3 popularisé par James Bond, alias Pierce Brosnan. Même si nous l’avions très peu vu dans le film «Goldeneye» et malgré une allure simple et un faible moteur 4 cylindres, le charme avait opéré. La Z4 avait amené un style plus radical propre aux créations de Chris Bangle. La nouvelle Z4 a préféré le toit dur à la capote, la tôle à la toile. Il en résulte un coupé qui n’a rien perdu de son charme. Bref, celle qui se voulait plus proche de la Mazda MX-5 lors de son lancement se retrouve maintenant au nez-à-nez avec la SLK chez Mercedes. Il faut souligner que même si la voiture s’est embourgeoisée, elle n’a rien perdus de sa verve, c’est une BMW après tout.

Visuellement, la Z4 vit comme bien des produits de la marque, la période post-Bangle. Les lignes torturées des anciennes générations font place à une approche générale plus fluide tout en conservant l’esprit général de ce qui a fait la popularité du modèle. On retrouve donc un capot très long et un habitacle rejeté sur les roues arrière. Et il faut dire que c’est réussi. Les feux avant et les grandes narines typiques BMW ajoutent en agressivité et le toit une fois en place ne perturbe en rien l’équilibre de la silhouette.

Du nouveau à l’intérieur aussi

L’habitacle, comme tout le reste, a lui aussi subi une refonte totale. Plus accessible, il est également moins étriqué grâce à une garde au toit rehaussée et une largeur aux coudes augmentée. La nouvelle planche de bord, surmontée par l’écran du GPS (8,8 pouces), démontre tout le savoir faire de BMW en matière d’ergonomie. C’est beau, c’est intuitif et la finition est sans reproche. Même le système I-Drive tant critiqué est plus convivial. Côté équipements, notre Z4 3,5 mis à l’essai a tout pour plaire. Du système audio MP3 à la climatisation automatique en passant par les feux bi-xénon et les essuie-glaces automatiques, l’ordinateur de bord et le régulateur de vitesse. Le cuir est de belle facture, seul le système de navigation est en option. Comme tout ceux qui l’ont précédé, l’espace dans la Z4 est calculé au millimètre, les sièges ne sont pas très larges, mais confortables. Pour se sentir plus à l’aise, une pression sur un bouton suffit, et en vingt secondes le toit se range dans le coffre et fait ainsi passer son volume de 310 à 180 L.

Parlons moteur

C’est ici que la voiture exprime tout son talent. Difficile de ne pas se laisser envoûter par les 300 chevaux du moteur six cylindres en lignes biturbo. La voiture enchante par ses performances. On pourrait lui reprocher un petit côté bon enfant, son moteur qui me semble à l’occasion un peu trop discret, mais les chiffres ne mentent pas : 5,2 secondes pour un 0-100 km/h et une vitesse de pointe de 250 km/h. Ce côté «trop bien élevé» est peut-être redevable à la toute nouvelle boîte 7 rapports à double embrayage d’une incroyable souplesse, qui a aussi la grande qualité de ne rien enlever à la fougue de la voiture. Véritable révélation, cette transmission égrène les rapports sans douleurs et accompagne la mécanique dans son élan sans faire d’histoire, d’où le sentiment de facilité. Ce moteur étonne toujours par son caractère linéaire façon bloc atmosphérique et par sa musicalité qui invite à hausser le ton.

Sur la route

Un peu spartiate à ses débuts, cette nouvelle Z4 offre une suspension plus souple, sans rien enlever à sa tenue de route. Notre version sDrive 35i offrait une suspension adaptative qui modulait la tenue de route en fonction de votre envie à attaquer le bitume. Si en mode « Normal » il privilégie le confort et une conduite coulée, en mode « Sport » il dévoile tout le caractère de l’auto en affermissant les suspensions et la direction et en délivrant une réponse plus rapide de l’accélérateur et de la boîte. Hyper équilibré et agile malgré ses 1 580 kg, le Z4 offre un comportement efficace et incisif en parfait accord avec le tempérament de sa mécanique. Un dernier mode – Sport+ – permet de désactiver l’ESP et autorise même quelques dérapages contrôlés, qui ne sont pas conseillé sous la pluie.

Conclusion

Si vous aviez le bonheur de vivre en Californie, on pourrait véritablement qualifié la nouvelle Z4 de voiture tout aller qui est aussi agréable avec ou sans toit. C’est un pas en avant face à l’ancienne mouture, mais il reste un obstacle ici qui se nomme l’hiver. Cette Z4 est probablement ce qui se fait de mieux en matière de deux places sport pour le mois d’avril à novembre.

Forces

Motorisation exemplaire Châssis équilibré Plaisir de conduite intense Rigidité de caisse Boîte de vitesse Style

Faiblesses

Espaces de rangement peu utilisables Certaines options dispendieuses

FICHE TECHNIQUE Moteurs

(3.0si) L6 3,0 l DACT, 255 ch à 6600 tr/min Couple 220 lb-pi à 2750 tr/min Transmission manuelle à 6 rapports, automatique à 6 rapports avec mode manuel (en option) 0-100 km/h 6,0 s Vitesse maximale 250 km/h Consommation (100 km) man. 9,1 l auto. 9,2 l (octane 91)

(sDrive 35i) L6 3,0 l biturbo, 300 ch à 5800 tr/min Couple 300 lb-pi à 1400 tr/min Transmission manuelle à 6 rapports, automatique à 6 rapports avec mode manuel (en option) 0-100 km/h 5,3 s Vitesse maximale 250 km/h Consommation (100 km) man. 11,6 l auto. 11,9 l (octane 91)

Autres composantes

Sécurité active freins ABS, répartition électronique de force de freinage, assistance au freinage, antipatinage, contrôle de stabilité électronique

Suspension avant/arrière indépendante

Freins avant/arrière disques

Direction à crémaillère, assistée

Pneus

3.0si : P225/45R17 sDrive 35i : P255/40R17

Dimensions

Empattement 2496 mm Longueur 4239 mm Largeur 1790 mm Hauteur 1291 mm Poids 3.0si 1470 kg , sDrive 35i : 1565 kg Diamètre de braquage 10,7 m Coffre 310 l ou 180 litres (toit baissé) Réservoir de carburant 55 l

Prix : 3.0 Si : 53 900$ sDrive 3.5i : 61 900$

Benoit Charette est co-propriétaire et rédacteur en chef de l’Annuel de l’Automobile 2010. Il anime également l’émission En Voiture tous les Samedis à MIDI sur les ondes du 98,5 FM de Montréal ou via internet au www.985fm.ca