Saint-Étienne-des-Grès: un nouveau contaminant dans l’eau

CONTAMINATION. Certains résidents du secteur des Grès à Saint-Étienne-des-Grès ne sont pas au bout de leur peine. Le ministère de l’Environnement a dévoilé une concentration trop élevée de nitrite et de nitrate dans l’eau d’une quinzaine de demeures, obligeant celles-ci à cesser leur consommation en eau potable.

Ce problème s’ajoute à celui de la contamination par le sel de déglaçage épandu sur l’autoroute 55.

«C’est une boîte à surprise», résume Paul Langevin, représentant du comité de citoyens qui suit le dossier de contamination de l’eau de près. Le résident du 370, avenue Ringuette dit cependant apprécier le fait que le ministère des Transports collabore au dossier et assume sa responsabilité.

«C’est un pas, on va de l’avant», ajoute Réjean Casaubon, un citoyen impliqué dans le comité. Toutefois, c’était la surprise pour certains résidents de constater un nouveau contaminant qui s’ajoutait à leur eau.

En clair, des tests d’eau effectués dans les puits de certaines demeures démontrent une concentration, parfois jusqu’à cinq fois plus élevée que la norme permise en nitrite et nitrate, soit plus de 10 mg/litre. On dénombre donc dans l’ensemble près de 70 résidences, tantôt aux prises avec une contamination au sel ou encore au nitrite et nitrate dans le secteur des Grès.

Deux causes ont été soulevées comme responsables de cette forte présence de molécules dans l’eau: des installations sanitaires déficientes ou encore une mauvaise utilisation de fertilisants agricoles lors de la rencontre en présence de représentants du ministère des Transports, de l’Environnement, mais aussi des gens de la Santé publique.

La situation surveillée de près par les ministères et la mairie

Si rien ne sert de s’alarmer, Rosalie Lefebvre, conseillère en santé et environnement à la Santé publique, mentionne les risques potentiels sur la santé, surtout pour les nourrissons et les femmes enceintes.

«À plus de 10mg/litre, on recommande à cette clientèle d’arrêter de boire l’eau potable, tandis que pour plus de 20mg/litre, on recommande à tous les citoyens d’arrêter leur consommation»

C’est le cas pour M. Langevin et une dizaine d’autres propriétaires. «On peut prendre notre douche et laver notre linge, mais pas consommer d’eau, même pas bouillie», explique le résident.

Si cette mesure se veut temporaire, les questionnements sont grands pour les résidents qui sont sceptiques quant à la nocivité de ces nitrites et nitrates. Mme Lefebvre souligne quant à elle que c’est la durée de consommation de l’eau contaminée qui joue une incidence sur les effets possibles. Des études associent la consommation à des problèmes de glande thyroïde, des effets neurodéveloppementaux ou encore certains types de cancers.

À noter que d’autres tests seront réalisés prochainement. Par la suite, de nouveaux échantillonnages seront effectués aux deux ou trois semaines de la fin avril à la fin mai afin de connaître la progression de la situation.

En attendant, les citoyens souhaitant se procurer de l’eau pourront le faire à la caserne d’incendie municipale jeudi entre 8h et 19h et vendredi entre 8h et 12h en apportant leur contenant. «Cette eau sera sans danger puisqu’elle provient du réseau d’aqueduc. Pour le reste, on suit le dossier de près et nous faciliteront les communications entre les citoyens et les divers ministères», assure le maire Robert Landry.

Qu’est-ce que le nitrite et la nitrate?

Il s’agit de molécules que l’on trouve naturellement dans l’environnement (l’eau, l’air et le sol). On en trouve aussi dans les engrais minéraux, le fumier de bétail, l’eau et dans certains aliments.

Concentration maximale permise: 10 mg/L