Micheline Roberge: une femme reconnaissante et inspirante

MASKINONGÉ. Depuis 10 ans, le mouvement Les Roses a aidé des centaines de femmes à se dépasser et à intégrer l’activité physique dans leur quotidien.

Micheline Roberge fait partie de ces femmes pour qui l’expérience des Roses a été bénéfique autant sur le plan physique que psychologique.

Cette résidente de Maskinongé a joint le mouvement en 2019 après avoir été séduite par l’initiative faisant l’objet d’un article dans l’Écho de Maskinongé. « J’ai eu des frissons quand j’ai lu ça. C’était au mois d’août, tout juste avant qu’elles fassent leur défi. Je trouvais ça extraordinaire. Je connaissais la natation, je faisais du vélo, mais pas de course à pied. Je n’avais jamais couru de ma vie et je me disais que ce n’était pas pour moi. En lisant le texte, je voyais qu’il y avait des gens comme moi qui n’avaient jamais fait l’une ou l’autre des activités et qui ont quand même embarqué là-dedans. J’ai réfléchi à ce que ça pouvait changer dans ma vie et j’ai vu là une occasion de sortir, de recommencer à faire de l’exercice et de le faire en groupe », relate-t-elle.

Traductrice médicale de profession, Mme Roberge a toujours été une femme active. Ses séjours à l’étranger et l’arrivée de son garçon l’ont toutefois amené à mettre un peu plus de côté l’activité physique. « J’ai toujours fait de l’exercice depuis que je suis toute petite. J’ai fait mon premier cours de natation à l’âge de cinq ans à la piscine Wilson à Shawinigan. Ça fait longtemps que je suis active, mais il y a eu des arrêts. Comme toutes les femmes, un moment donné, on s’oublie », signale-t-elle.

Une communauté tissée serrée

Le mouvement Les Roses en est déjà à sa 10e année d’existence. Lors de la première édition en 2012, elles étaient 35 femmes alors qu’aujourd’hui, elles sont 250, toutes âgées entre 16 et 67 ans. Réparties un peu partout à travers la province, elles choisissent d’intégrer l’activité physique dans leur vie et se préparent chaque année à relever un défi sportif de taille au cœur de la nature dans le cadre des Défis du Parc national de la Mauricie.

Les participantes profitent d’un programme de mise en forme s’étalant sur 10 mois. De novembre à septembre, elles bénéficient de conseils des entraîneurs, des encadreurs, des spécialistes de la santé et d’anciennes participantes. Les Roses participent à un programme d’entraînement qui leur permet d’améliorer progressivement leur condition physique et leur santé. Tous les mois, elles sont invitées à une sortie afin de leur permettre de vivre la force de l’équipe. « On crée des liens rapidement. On ne se compare pas à personne. On ne parle jamais de distance ou de temps. On se concentre sur nous et on vise seulement une progression. C’est ça que j’aime », mentionne Mme Roberge.

S’entraîner à son rythme

Micheline Roberge en est à sa deuxième année de participation avec les Roses et elle ne regrette aucunement d’avoir fait le saut dans cette grande aventure. « C’est une remise en forme pour moi. J’en avais besoin. J’arrive à 60 ans et c’est important pour moi d’être en forme en vieillissant. C’était aussi l’idée de m’entraîner avec des gens. Sur le coup, je ne savais pas trop à quoi m’attendre », confie la femme originaire de Notre-Dame-du-Mont-Carmel.

Le 29 août prochain, elle prendra part à un triathlon. Elle parcourra 500 mètres de nage, 30 kilomètres de vélo et cinq kilomètres de course à pied. Sa préparation est débutée depuis déjà quelques mois. « On essaie de ne pas lâcher. Quand on se rencontre une fois par mois, ça nous donne vraiment de l’énergie pour continuer. Avec la pandémie, c’est plus difficile. On a quand même un groupe extrêmement fort et uni. On a eu l’occasion de s’organiser quelques entraînements en petits groupes. Au plus fort de la pandémie, les personnes qui nous encadrent nous faisaient des vidéos d’entraînement qu’on pouvait suivre à la maison. Je m’entraînais seule, mais je me sentais avec eux », souligne la Rose.

Rose et fière de l’être

Reconnaissante du soutien et des encouragements qu’elle reçoit des membres de l’équipe, Micheline Roberge ne pouvait pas espérer mieux comme expérience avec les Roses. « Les gens sont tellement bienveillants avec nous. Ils sont heureux de donner du temps et de nous voir progresser. J’étais gênée au début, mais j’ai découvert qu’il faut oser. On se dépasse et on va chercher des choses en nous qu’on ne savait pas qu’on avait. Ça me nourrit beaucoup », exprime-t-elle.

« Pour faire de l’exercice, ça prend de la motivation. Maintenant, j’ai de plus en plus le goût de bouger et de sortir m’entraîner. Si je veux, je peux lancer un appel aux autres Roses et il y en a toujours qui répondent et qui viennent. Chaque fois, c’est plaisant et ça fait un bien immense. Il y a des personnes avec qui je peux aller m’amuser à l’extérieur et qui partagent les mêmes intérêts que moi. C’est tellement précieux. Je découvre des gens vraiment sympathiques », admet-elle.

Micheline Roberge compte déjà se fixer d’autres grands défis dans les années à venir, mais pour l’instant, elle se concentre sur celui qu’elle relèvera au cours des prochains jours. « Je n’aurais jamais pensé à presque 60 ans que j’étais capable de courir et de faire du vélo dans les côtes. Je suis fière de moi. Les années qui viennent seront moins difficiles parce que je bouge. Je ne suis pas une personne mince et je ne le serai jamais, mais si je peux prendre soin de moi et me tenir en forme, c’est tant mieux. Je dis merci à la vie d’avoir mis sur mon chemin les Roses! »