Marco Côté atteint les plus hauts niveaux de Taekwon-Do

Maître senior Marco Côté avait -rendez-vous avec l’histoire, le 1er avril dernier, à Shawinigan. C’était jour d’évaluation pour la ceinture noire 9e dan, soit le niveau ultime de Taekwon-Do qui octroie également le titre de Grand maître. Mission accomplie puisque l’athlète de 63 ans a réussi avec brio.

L’événement se déroulait au dojang de Shawinigan, soit en direct de l’École de Taekwon-Do Michel Marcotte. Le nouveau Grand Maître devait se produire devant Grand Maître Senior Phap Lu, président de la Fédération internationale de Taekwon-Do et ancien assistant personnel du fondateur du Taekwon-Do, feu Général Choi Hong Hi. 

« On ne pense jamais se rendre là un jour et on ne s’en rend pas vraiment compte. Le rêve de tout le monde, c’est devenir ceinture noire. Bon, ça, c’est fait. Ensuite? On continue. Là, le temps était venu d’aller chercher mon 9e dan et j’ai attendu sept ans quand même. Ça peut être plus long que ça aussi, dépendamment de ton expérience et de tes années d’implication. Grand Maître Senior Phap Lu a ensuite dû consulter les dix autres 9e dan afin de pouvoir en octroyer une nouvelle », lance-t-il très humblement.

« J’ai eu une longue carrière, mais c’est un sport demandant. On m’a placé deux prothèses de hanche totales, la première en 2017, puis une deuxième en 2022. Au début, ç’a pris une période d’adaptation. J’en débarqué une, après la deuxième opération, et je ne veux pas que ça se reproduise. Le seuil de douleur de 0 à 10? C’était 15. Mais bon, j’étais ici deux semaines après mes opérations à donner mes cours en béquilles. C’est une passion! »

Pour l’obtention du 9e dan, Grand Maître Côté a offert une performance exceptionnelle dans toutes les sphères de l’art martial. « Je ne voulais pas juste obtenir mon titre par mon expérience et mon implication depuis 44 ans. Je voulais faire des démonstrations physiques, soit par les formes, du combat arrangé de démonstration, une vingtaine de techniques d’autodéfense parce que c’est ma spécialité et du cassage de planches. J’ai tout réussi ce que j’avais prévu faire et je l’ai obtenu », explique-t-il.

Grand Maître Côté a commencé le Taekwon-Do en 1979. Cinq ans plus tard, il avait déjà son premier groupe d’élèves à Saint-Étienne-des-Grès. « Mon père pratiquait la boxe avec Jim Girard. À 17 ans, j’étais dans les Forces armées canadiennes et j’ai rencontré un gars qui faisait du nunchaku. À 19 ans, je me suis dit que j’aimerais essayer les arts martiaux. J’ai essayé et j’ai tripé. J’ai ensuite essayé le kung-fu pendant trois semaines, puis ensuite le taekwondo. J’ai commencé avec Jacques St-Onge, avec le WTF (World Taekwon-Do Federation) en 1979 », se souvient le Shawiniganais d’adoption.

« J’ai ouvert mon premier club en 1984 avec 21 élèves. Lorsque j’ai fermé en 1996, on était rendu à 150 élèves. Ensuite, on est venu vers Trois-Rivières et on a ouvert au Collège Laflèche. Ensuite, mon club a déménagé quelques fois et je suis ici depuis trois ans (au Dojang de Taekwon-Do Marco Côté, situé sur le boulevard des Récollets). »

Fier, mais humble

Spécialiste en autodéfense, il donne également de nombreux séminaires s’adressant à toutes les clientèles. « Je suis vraiment fier de mon accomplissement. D’abord, je suis fier du parcours que j’ai fait dans ma vie à cause du sport. Pendant 44 ans quand même! Je n’ai même pas autant d’ancienneté au travail (rires). Depuis l’âge de 14 ans que je m’entraîne à la musculation, à raison de quatre à cinq jours par semaine et ça me permet de rester en forme. Mes efforts ont porté fruit », confie-t-il.

« Ç’a toujours été une passion pour moi d’enseigner et de transmettre mes connaissances. Ce n’est pas un travail ni une corvée. Je m’entraîne avec les athlètes druant les cours. J’ai même un élève qui vient d’arriver et j’ai enseigné le taekwon-do à son grand-père. C’est le fun de voir que j’ai pu le marquer au point où il me recommande son petit-fils. Je pense que je n’arrêterai jamais le sport. Je vais continuer tant que je ne fermerai pas les yeux. »

Bien qu’il ait atteint les plus hauts standards de son sport, Grand Maître Côté ne s’en est jamais vanté et en aucun temps ce n’est venu affecter sa personnalité.

« Je pense que c’est ce qui a fait ma force. J’ai toujours placé les gens au même niveau et je n’ai jamais eu de préférés non plus. Tout le monde est égal à mes yeux et tu ne peux pas leur imposer ton rythme. Même pattern, même ambiance. Si tu n’es plus capable, tu arrêtes. Personne ne va te juger ici. Les gens ont du fun et l’échange entre les participants est bon. Moi, ce que je veux, c’est que les élèves aient du fun et quittent le local avec le sourire », témoigne-t-il.

« J’ai aussi l’habitude de parler à tous mes élèves. À chaque cours, je dois avoir vu tout le monde, ne serait-ce que pour repositionner un bras, le replacer ou corriger telle chose. Il n’y a pas un élève qui part d’ici en se disant que Maître Côté ne m’a pas vu ce soir. Je redonne beaucoup et je ne garde pas de secret. Je donne tout ce que j’ai à donner », conclut-il.