Le Vestiaire Saint-Antoine-de-Padoue victime de propos dégradants
LOUISEVILLE. Des citoyens de la région ont remis en doute le jugement des bénévoles du Vestiaire Saint-Antoine-de-Padoue en publiant sur les réseaux sociaux une image montrant une accumulation de vêtements placés dans un conteneur destiné aux ordures, à Louiseville.
Les auteurs de ces publications croyaient que des dons de vêtements admis au sous-sol de l’église avaient été envoyés aux ordures au lieu d’en faire profiter les moins nantis. Cette situation a provoqué de nombreuses réactions chez les internautes qui ont partagé près de 500 fois l’image.
Or, après les vérifications faites par l’Écho de Maskinongé, l’organisme en question révèle avoir utilisé ce conteneur à déchets pour éliminer les articles désuets, souillés ou déchirés de ses locaux.
«Des citoyens ont fouillé dans les vidanges et ont été ouvrir les sacs comme c’est souvent le cas. Ils disent avoir trouvé du linge potable, ce qui nous surprend beaucoup, car le linge potable qu’on ne vend pas ici, on l’amasse et on le donne à l’organisme Le Support. Sinon, on l’envoie en Afrique ou à Haïti», indique Desneiges Wafer, responsable du Vestiaire Saint-Antoine-de-Padoue.
«À notre connaissance, tous les vêtements que nous avons placés là n’étaient plus bons», se défend la responsable. Certaines personnes ont peut-être pensé que c’était l’endroit où il fallait laisser des vêtements lorsqu’ils ont vu du linge et des sacs dans le conteneur?», suggère-t-elle.
Cette situation désolante s’ajoute au problème vécu avec la récolte des ordures ménagères pendant le temps des Fêtes, indique une autre bénévole. «À Noël et au Jour de l’An, il y a eu des changements au niveau des dates du passage des camions pour la collecte des ordures à Louiseville. Ça fait en sorte qu’on a accumulé des vidanges supplémentaires. Il faut aussi savoir qu’il y a des ordures gelées dans le fond du conteneur et que des gens viennent porter leurs propres déchets dans notre bac. Donc, on a moins d’espace. Et ça, ça nous embête! On a essayé d’en mettre le plus possible, car le camion passe aux 15 jours».
Néanmoins, la responsable Desneiges Wafer ne souhaite pas accorder plus d’importance qu’il le faut aux internautes qui ont tenté de ternir l’image de son organisme. «La population le sait, les bons morceaux de linge sont conservés et ils sont vendus. J’ai vu les mauvais commentaires et j’ai invité les gens à venir nous voir et à passer une journée avec nous. C’est la meilleure façon de voir comment on travaille et de voir ce qu’on fait», croit-elle.
Clientèle diversifiée
Les messages négatifs véhiculés sur les réseaux sociaux à l’endroit du Vestiaire Saint-Antoine-de-Padoue n’ont toutefois pas eu d’influence sur les dons recueillis en ce début d’année.
«La récolte des dons n’a pas diminué. C’est une bonne nouvelle en soi. C’est aussi bon qu’avant. Nous avons du beau et du bon ici parce qu’on sait ce que les gens aiment et ce qui ne peut pas être vendu. Il y a une belle qualité de vêtements et le triage est bien fait», rapporte la bénévole.
«Ce que les gens donnent dans la région profite aux gens d’ici. On vient en aide à toutes les catégories de personne. C’est accessible à tout le monde».
Accessible et abordable
Au Vestiaire Saint-Antoine-de-Padoue, également connu sous le nom de l’Ouvroir, les gens apportent des vêtements, de la vaisselle, des jouets, des articles pour les bébés et même des appareils ménagers dont ils ne se servent plus.
Ces objets sont judicieusement triés par une équipe de dix bénévoles et mis en vente à des prix abordables à tous les jeudis, de 6h à midi et de 13h à 15h, du 7 février jusqu’à mi-juin ainsi que du mois de septembre jusqu’à la mi-décembre.
Les fonds amassés par la vente des articles sont remis à la fabrique de Louiseville, aux paniers de Noël et aux personnes vivant des situations difficiles, que ce soit lors d’un incendie, pour des raisons de maladies, de déménagement ou d’une perte d’emploi.
Desneiges Wafer rappelle aux généreux donateurs que le conteneur approprié pour laisser des vêtements est celui situé à proximité de l’entrée ouest du sous-sol de l’église, donnant sur la rue Rémi-Paul. Ce bac spécialement identifié au Vestiaire Saint-Antoine-de-Padoue permet aux gens d’y déposer les sacs de vêtements lorsque le local de l’organisme est fermé.
Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon