Le Café Édouard a cessé ses activités

SAINT-ÉDOUARD-DE-MASKINONGÉ. C’est la fin pour le Café Édouard. La coopérative de solidarité a définitivement fermé ses portes dernièrement en raison du faible achalandage, et ce, quatre ans après son ouverture officielle.

«Le Café Édouard n’a pas pu performer comme il devait performer dès le début. Il n’a pas eu l’achalandage espéré. À partir de là, c’est devenu un peu plus difficile d’évoluer. Il y a eu de la promotion, il y a eu un paquet d’évènements, mais pas suffisamment pour qu’il devienne autonome», commente Réal Normandin, maire de Saint-Édouard-de-Maskinongé.

Lors de sa création, le projet du Café Édouard s’inscrivait dans une volonté populaire de redynamiser la municipalité, d’offrir un lieu de rassemblement à la population ainsi qu’un lieu pour la tenue de différentes activités culturelles et sociales.

«C’est une perte pour notre municipalité. Et en plus, dans les derniers jours, on a appris la perte du guichet automatique qui se trouvait dans le même bâtiment…», laisse tomber M. Normandin.

Plusieurs personnes s’étaient impliquées dans ce projet, dont Michel Fréchette, conseiller municipal, qui a agi à titre de président de ce café culturel en tenant à bout de bras le projet pendant plusieurs années. Ce dernier avait d’ailleurs tenté de donner un second souffle au projet en 2017 en lançant un appel à l’implication pour assurer la survie de la coopérative. L’appel avait alors été entendu. Trois nouvelles personnes avaient accepté de siéger au conseil d’administration.

Par contre, l’achalandage n’aura pas connu la croissance souhaitée par les administrateurs. «Le but du café, c’était de faire participer les citoyens et d’avoir un lieu de rassemblement. On voulait aussi présenter des spectacles et faire des soirées. D’un autre côté, la coop ne pouvait pas non plus avoir de permis d’alcool. Donc, c’était limité pour les spectacles. Souvent, les gens font de l’argent avec la vente de boisson. Elle avait des règles à respecter et elle n’avait pas accès à ça», poursuit le maire de Saint-Édouard-de-Maskinongé.

Dissolution de la coopérative

Le dossier du Café Édouard est maintenant dans les mains de Guy Provencher de la Coopérative de développement régional du Québec et de l’avocate et conseillère juridique, Me Danielle Larose.

«Les opérations ont cessé en août dernier. À l’automne, il y a eu une assemblée générale extraordinaire pour voter la liquidation. Ce n’est pas une faillite. Les membres ont collectivement décidé que c’était préférable de fermer la coopérative. On fait maintenant les choses dans les règles de l’art, une étape à la fois, selon la Loi sur les coopératives», explique Mme Larose.

L’évaluation des actifs, des créances, la liquidation volontaire et la dissolution de la coopérative figurent parmi les étapes à franchir dans ce processus. «Nous sommes présentement à l’étape de faire l’évaluation comptable des actifs. Il y a des créances, mais ce n’est pas des dettes qui seraient impayables. Par exemple, selon les informations préliminaires que j’ai, au niveau de la part des membres lors de la liquidation, nous devrions pouvoir rembourser tout le monde».

Me Danielle Larose précise qu’une nouvelle assemblée générale extraordinaire doit se tenir au cours des prochains mois pour faire l’état de la situation après l’analyse du dossier et finalement pour permettre aux membres de voter la dissolution.

Un projet, mais pas à n’importe quel prix

La Municipalité de Saint-Édouard-de-Maskinongé étudie présentement la possibilité de relancer ce café culturel. «On regarde ça, mais ça dépend du prix de la bâtisse et du fonds de commerce. Il faut rester réaliste. Présentement, on pense que ça pourrait représenter un investissement d’environ 150 000$. Si c’est vraiment le cas, la municipalité ne se rendra pas là. On attend que le syndic se positionne, que les évaluations soient faites et on regardera ensuite les propositions. On ne peut pas s’engager là-dessus pour l’instant, mais on a de l’intérêt», fait savoir Réal Normandin.

«On voudrait offrir une gamme d’activités encore plus large. Les loisirs pourraient même utiliser le local et les personnes âgées aussi. Oui ce serait bien de relancer le Café Édouard, mais dans quelles conditions? On ne le sait pas! On ne veut pas se faire prendre dans la même situation. Si on le relance, il y aura du renouveau», promet-il.

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