Se garder une petite gêne

J’ai cru à une mauvaise blague lorsque j’ai entendu les propos du maire de Louiseville Yvon Deshaies suite à l’élection de Donald Trump. Il aurait été de mise que ce dernier se garde une petite gêne avant de faire l’éloge du controversé personnage et en voici une démonstration.

Tout d’abord, si l’on se fie aux déclarations récentes de Donald Trump, ce dernier représente une menace pour notre économie régionale. En effet, M. Trump à mainte fois affirmée qu’il allait tout faire pour limiter les importations étrangères et qu’il était contre les accords économiques entre le Canada et les États-Unis. Comme M, Deshaies l’a affirmé, les entreprises de la Ville comptent énormément sur l’exportation de leur production vers les États-Unis.

Alors, si Donald Trump met son plan protectionniste à exécution, il est possible que les entreprises de Louiseville ne puissent plus exporter autant vers nos voisins du sud. Il est bien que M. Deshaies souhaite le maintien de saines relations économiques entre nous et les États-Unis. Par contre, le fait de se réjouir de l’élection d’un président qui risque de compliquer le destin économique de notre région en nuisant aux exportations vers les États-Unis vient contredire ce que voudrait M. Deshaies pour l’économie régionale.

Il est aussi difficile d’accepter de voir notre maire cautionner les propos d’un homme qui a gagné son élection par le mensonge, le scandale et la tromperie. Non seulement M. Trump a tenu des propos  vulgaires, racistes, misogynes et xénophobes durant sa campagne, mais il a aussi établi de nouveaux standards de médiocrité par sa propension à dire n’importe quoi. Selon Politifact, un média spécialisé dans la politique américaine qui a analysé 158 affirmations du 45e président américain, 78% des déclarations du nouveau président peuvent être considérées comme mensongères. Il est à mon avis imprudent politiquement d’appuyer une personne qui est prête à de pareilles basses pour accéder au pouvoir.

Trump: un homme du peuple qui n’est parti de presque rien?

Donald Trump est issu d’une famille aisée. Son père Fred Trump est le fondateur de la Trump Organisation. Comme homme d’affaires, il a bâti et géré plus de 27 000 appartements ce qui lui a permis d’amasser une fortune considérable. Il a aussi prêté un million de dollars à Donald Trump en 1970 afin que ce dernier se lance en affaire. Nous sommes donc loin de l’homme du peuple qui n’est parti de presque rien.

Pour ma part, je vois cette élection comme une mascarade qui aura confirmé que la société américaine est profondément divisée et que son système démocratique est malade. Ce système aura favorisé l’élection d’un milliardaire mégalomane ayant réussi à faire croire qu’il est un homme du peuple. Pourtant lorsqu’on regarde attentivement, l’on constate que le Président Trump est lui-même issu de « l’establishment » économique et qu’il est lui aussi entouré des banquiers et des gros bonnets de Wall Street qui ont mené à l’appauvrissement généralisé des millions d’honnêtes travailleurs américains.

Il est vrai de dire que le peuple américain est révolté de devoir cumuler les emplois pour à peine arriver à vivre convenablement pendant que d’autres sont dans l’opulence la plus totale. Il est cependant faux de croire que Donald Trump est la solution et que nous devons nous rallier à lui comme l’a fait le maire de Louiseville Yvon Deshaies. 

Guillaume Valois

Louiseville