Dans une salle d’urgence près de chez-vous!

AVANT

Je ne me sens pas bien depuis quelques jours, une visite à l’urgence s’impose. Je prends mon sac de couchage, des vivres pour 2 jours, mon 2 litres de Purell et je me pointe à l’hôpital ! J’ai mal à l’oreille.

On minimalise souvent la douleur qu’un enfant peut ressentir quand il fait une otite, mais après en avoir vécu une, on peut comprendre. Imaginez avoir un poignard planté dans l’oreille et voir quelqu’un le tourner lentement avec un sourire machiavélique. C’est à peu près ça. Je passe au triage.

Quand l’infirmière me demande de classer ma douleur sur une échelle de 1 à 10, je réponds, dans un élan d’orgueil (ou de stupidité) pour prouver que je suis un « tough », « euh… 6 » . Grave erreur ! En vérité, c’était au moins 13 ! Et les habitués de l’urgence vous diront qu’il faut toujours dire « 10 » pour passer plus vite. Mon cas est donc classé P4 ou P5, c’est à dire pas prioritaire du tout… Vous connaissez la suite. De longues heures d’attente.

Le temps d’essayer toutes les façons imaginables de s’asseoir sur une chaise de plastique. Le temps de lire les magazines Châtelaine et Reader’s Digest du siècle dernier et d’apprendre tous ces trucs pour guérir un paquet de choses, sauf une otite…

Le temps de se mettre ami avec le monsieur qui semble vouloir cracher ses organes internes en toussant, avec la p’tite madame qui est allée à l’école avec ma mère et qui me raconte sa vie, et même avec le petit poupon qui hurle sa peine dans mes oreilles à pleins poumons juste assez pour enfoncer le poignard un peu plus !

Le temps de somnoler et de se faire réveiller par le « buzzer » qui annonce le patient de l’heure !

Presque le temps requis à l’otite pour guérir d’elle-même et retourner chez soi avec en prime une grippe et une gastro…

Mais bon, le système de santé en est là et on doit faire avec. Ou pas ! Il y a une lueur d’espoir et les choses pourraient changer, un peu, à l’urgence.

 

APRÈS

J’ai mal à l’oreille. Je vais à l’urgence. Classé P4 ou P5 (même si j’ai une douleur de 10 sur l’échelle…). Et , oh surprise ! On me donne un coupon avec l’heure approximative à laquelle je vais rencontrer le médecin, avec une adresse internet où je pourrai suivre l’évolution de la liste d’attente. Il y a même possibilité de recevoir un message texte m’indiquant que mon tour approche. Je peux donc retourner à mon domicile et attendre dans le doux confort de mon foyer.

La salle d’attente est moins pleine, les microbes se propagent moins et tout le monde est heureux ! Je perds 3 amis par contre !

Ce système est en train d’être implanté à l’hôpital Charles-Lemoyne de Longueuil et sera bientôt testé. La technologie et le gros bon sens enfin au service de l’homme !

Pourquoi ne pas aussi permettre au médecin d’envoyer mon ordonnance directement à ma pharmacie et me sauver encore quelques minutes d’attente ? Ce qui permettrait en plus aux pharmaciens de voir clairement le nom des médicaments, chose pas toujours évidente avec l’écriture souvent illisible des médecins.

Des solutions simples pour un monde meilleur n’est-ce pas ?

Rémi Laflamme

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