Une chercheuse de UBC veut faire la lumière sur la translocation d’atténuation

VANCOUVER — Une étude de l’Université de la Colombie-Britannique s’intéresse aux répercussions de la translocation des grenouilles maculée de Columbia dans un nouvel environnement.

Megan Winand, candidate à la maîtrise, est l’une des premières scientifiques à s’intéresser à ce sujet. La translocation est une pratique consistant à déplacer une population animale vers un écosystème voisin à cause d’un projet de construction.

«Nous ne savons pas grand-chose sur l’efficacité de cette pratique, soutient-elle. Nous ne savons pas ce qui arrive aux espèces après que nous les avons déplacées. Et même autour de la planète, il n’y a pas beaucoup de recherches qui ont été publiées sur ce type de translocation d’atténuation.»

Les projecteurs ont commencé à éclairer cette pratique avant les Jeux olympiques de 2010 à Vancouver pendant les travaux sur l’autoroute Sea-to-Sky. Un millier d’amphibiens avaient été déplacés à cette époque.

Selon Mme Winand, les grenouilles sont des indicateurs importants. Si l’espèce ne va pas bien, c’est peut-être parce que l’écosystème dans lequel elle vit est en mauvais état.

«On peut les comparer aux canaris qu’on amène dans une mine au charbon, si on veut. Si la grenouille ne se porte pas bien à cause des polluants dans l’air ou sur le terrain, c’est à cause du mauvais état de l’écosystème», souligne-t-elle.

L’étudiante dit que les grenouilles sont au milieu de la chaîne alimentaire. Si elles sont des cibles de choix pour certains prédateurs, elles se nourrissent d’insectes, jouant un rôle de «contrôle biologique» naturel. 

Le projet d’étude consiste à employer des émetteurs radio et des balises de transpondeur afin d’observer les déplacements et la survie de l’animal.

«C’est l’équivalent de placer une micropuce sur votre animal de compagnie. Cela ne fonctionne pas à la batterie. Quand on agit cette baguette au-dessus de l’animal, cela produit une série de chiffres propres à un sujet.»

Les grenouilles sont divisées en trois groupes, mentionne l’étudiante en maîtrise. Le premier sert de groupe de contrôle et demeure dans son habitat d’origine. Le deuxième a été déplacé à environ un kilomètre de là et le dernier à environ cinq kilomètres.

«Je veux observer leur croissance. Je veux voir comment elles vont. Je veux voir si elles demeurent là où on les a capturées ou si elles se sont déplacées. Tout cela fait partie de mes questions sur le mouvement et la survie», avance Mme Winand.

Elle a terminé ses recherches sur le terrain en août. Reconnaissant qu’il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions, elle espère pouvoir trouver des réponses aux questions que l’on se pose sur la translocation.

«Mon projet ne représente que la pointe d’un très grand iceberg afin de comprendre le sujet.»

Une fois que les chercheurs auront répondu aux questions de base, ils pourront commencer à s’intéresser à des sujets plus difficiles comme les effets de tels déplacements sur les ressources, la concurrence pour la nourriture, les maladies et la génétique.

«Il y a encore beaucoup de choses à comprendre. J’espère que ce projet permettra à donner de l’élan à la discipline afin que d’autres chercheurs s’investissent pour comprendre ce sujet de recherche.»