Un policier d’Ottawa confronte un enfant, car il lui avait fait un doigt d’honneur

Les actions d’un policier d’Ottawa font l’objet d’un examen après que des policiers auraient arrêté un autobus scolaire parce qu’un garçon leur avait fait un doigt d’honneur.

Anne Levesque était avec ses filles debout à un arrêt d’autobus du centre-ville d’Ottawa le 9 mai lorsque deux policiers dans une voiture de patrouille ont soudainement arrêté un autobus scolaire primaire rempli d’enfants.

Mme Levesque, une avocate de la défense des droits de la personne, affirme qu’un policier est entré dans le bus et a réprimandé un garçon pour avoir fait des gestes grossiers à la police.

Elle raconte qu’un autre policier qui montait la garde à l’extérieur du bus a faussement expliqué à un parent inquiet que le véhicule avait été arrêté pour des raisons de sécurité parce que les enfants sautaient dans le bus.

Mme Lévesque et le père du garçon ont tous deux porté plainte contre le policier qui est entré dans l’autobus.

Le Bureau du directeur indépendant de l’examen de la police de la province indique qu’une enquête sur l’affaire menée par le service des normes professionnelles du Service de police d’Ottawa doit être terminée dans les 120 jours.

Mme Levesque soutient que le policier qui a parlé au garçon a menacé de le détenir et de le faire monter dans la voiture de police. 

La police a suivi le bus jusqu’à l’école et a signalé le garçon au directeur, a-t-elle ajouté.

Mme Levesque, qui est également professeure de droit à l’Université d’Ottawa, a déclaré que les policiers avaient fait preuve d’un «abus de pouvoir» et d’une «violation de confiance» en intervenant et en disciplinant le garçon devant ses camarades. 

Elle demande que le policier fasse des excuses publiques devant toute l’école.

Faire un doigt d’honneur vers quelqu’un n’est pas illégal au Canada. Un juge du Québec a statué dans une affaire plus tôt cette année à ce sujet.

«Faire un doigt d’honneur est un droit divin, inscrit dans la Charte, qui appartient à tous les Canadiens de sang rouge. Ce n’est peut-être pas un acte civil, ce n’est peut-être pas poli, ce n’est peut-être pas un acte de courtoisie. Néanmoins, cela n’entraîne pas de responsabilité pénale», a déclaré le juge Dennis Galiatsatos dans sa décision en anglais, en mars.

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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière des Bourses de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.