Un gouvernement libéral ne divulguerait pas l’entièreté des procès-verbaux des c.a.
QUÉBEC — Un gouvernement libéral ne s’engagerait pas à rendre publics, sans caviardage, tous les procès-verbaux des conseils d’administration des sociétés d’État, a laissé entendre le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, jeudi, en mêlée de presse au parlement.
Pourtant, le Parti libéral du Québec (PLQ) demande depuis des semaines au gouvernement caquiste que tous les procès-verbaux du conseil d’administration de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) soient rendus publics.
Ainsi, le député Monsef Derraji réclame sans relâche au Salon bleu et ailleurs que le gouvernement caquiste décaviarde les documents parfois lourdement raturés, dans le scandale des dépassements de coûts du virage numérique de la SAAQ.
Mais s’il prend le pouvoir aux élections générales de 2026, le PLQ resterait prudent.
Divulguerait-il tout le contenu des délibérations des conseils d’administration des sociétés d’État?
«Je ne veux pas établir un principe systématique comme ça», a répondu M. Tanguay.
Mais il a reconnu qu’il faut moderniser la loi d’accès à l’information. Le gouvernement libéral de Philippe Couillard avait déposé un projet de loi en ce sens, mais il est mort au feuilleton.
Actuellement, un responsable de l’accès à l’information est nommé dans chaque ministère et organisme et rend publics les renseignements demandés en fonction de ce qu’autorise la loi.
Le gouvernement caquiste s’est toujours défendu d’avoir un rôle à jouer dans la divulgation ou non de documents et assure qu’il ne s’ingère pas dans le processus.
Toutefois, à l’automne 2024, dans la controverse sur l’imposition éventuelle de sanctions pour un taux d’alcool au volant entre 50 mg d’alcool/100 ml de sang et 80 mg d’alcool/100 ml de sang, la SAAQ avait divulgué des documents caviardés et c’est la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, qui avait demandé à ce qu’ils soient rendus publics.
Dans le dossier des dépassements de coûts du virage numérique à la SAAQ, le PLQ cherche notamment à connaître la teneur des discussions des administrateurs et aussi du ministre de l’époque, Français Bonnardel, sur la stratégie contractuelle et les ratés du système SAAQClic.
Le fiasco du virage numérique à la SAAQ a fait couler beaucoup d’encre depuis que la vérificatrice générale a publié un rapport dans lequel on apprenait que le projet a coûté 500 millions $ de plus que prévu, pour un total qui dépassera le 1,1 milliard $ en 2025.
Le gouvernement assure que la commission d’enquête mise sur pied pourra aller au fond des choses.