Troisième grève illimitée des ingénieurs du gouvernement du Québec

MONTRÉAL — Les ingénieurs à l’emploi du gouvernement ont bel et bien déclenché une grève illimitée, dans la nuit de lundi à mardi, et pour une troisième fois depuis le début du printemps.

L’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec, qui représente 1800 ingénieurs, avait tenté un dernier rapprochement avec Québec, lundi soir. Les efforts des deux parties n’ont pas porté fruit.

Il s’agit du troisième débrayage illimité des membres de l’APIGQ. Le premier avait débuté le 22 avril, le second le 1er juin et le troisième à 00h01 dans la nuit de lundi à mardi.  

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, avait affirmé, la semaine dernière, que les représentants gouvernementaux en étaient à leur 10e offre au syndicat des ingénieurs. Et Marc-André Martin, président de l’APIGQ, affirme avoir déposé sa 10e proposition.

Le litige porte maintenant sur la rémunération des ingénieurs en lien avec leur classification. Québec veut créer une classe d’ingénieurs seniors, avec un salaire bonifié, pour reconnaître l’expertise. Mais comment définir l’ingénieur senior? Qui touchera cette rémunération bonifiée et pour combien de temps?

«On est à peu près sur les mêmes chiffres», admet M. Martin. Mais les parties ne s’entendent pas sur certains principes, et sur les définitions.

M. Martin affirme que Québec serait prêt à accorder le 14e échelon, soit le salaire maximal, à un ingénieur senior «qui a une responsabilité de complexité supérieure». Or, cette reconnaissance pourrait ne valoir que pour un an, puisque le maintien de cette désignation, avec cet échelon salarial, serait laissé à la discrétion du gestionnaire, critique M. Martin. Il y aurait réévaluation au bout d’un an.

Et M. Martin soutient que cela concerne un bon pourcentage de ses membres.

Puisque les parties ne parviennent pas à s’entendre, la troisième grève a été déclenchée. Et il n’y a «pas de rencontre prévue pour le moment» entre les parties, rapporte M. Martin.

Environ 1200 des 1800 ingénieurs à l’emploi du gouvernement du Québec travaillent au ministère des Transports. Les autres travaillent à l’Environnement et aux autres ministères. Aussi, 300 ingénieurs sont affectés aux services essentiels, pour la sécurité du public.

Entre-temps, les entrepreneurs du secteur fulminent, s’estimant victimes de ce bras de fer entre le gouvernement du Québec et l’APIGQ. Le regroupement Bitume Québec a fait savoir mardi que les entreprises du secteur «sont sur le point de procéder à une vague de mises à pied massive en raison des impacts de cette grève».