Sept développeurs immobiliers s’unissent pour lutter contre la crise du logement

MONTRÉAL — Afin de lutter contre la crise du logement qui sévit actuellement au Québec, des entreprises immobilières d’économie sociale de la métropole ont uni leurs forces pour créer l’Alliance des corporations d’habitations abordables du territoire du grand Montréal (ACHAT), qui vise à augmenter la disponibilité de logements sociaux de la région.

Selon Sébastien Parent-Durand, directeur général de l’ACHAT, les sept membres fondateurs (Corporation Mainbourg, Espace La Traversée, Hapopex, Interloge, SHAPEM, SOLIDES et UTILE) sont de grands propriétaires développeurs d’immobilier abordable qui assureront un «regard périphérique» sur le marché, notamment en faisant du repérage en continu pour acquérir des terrains et des immeubles qui seront transformés en logements abordables.

Le directeur général s’est dit «optimiste» quant aux impacts du regroupement dans la région, ajoutant qu’il souhaitait «opérer un changement d’échelle» pour répondre aux besoins grandissants causés par la crise du logement. 

«On veut vraiment tendre la main aux différents acteurs de l’habitation au Québec, soit les partenaires publics, les gouvernements provincial et fédéral, mais aussi les villes, qui sont de plus en plus impliquées dans les enjeux d’habitation», a-t-il déclaré en entrevue.

Selon M. Parent-Durand, l’alliance de plusieurs entreprises permettra aussi d’embaucher des «ressources mutualisées» – en d’autres mots, de partager les mêmes ressources –, pour ainsi faire des économies d’échelle et augmenter la capacité de livraison d’unités.

«L’idée de mutualisation pourrait même aller jusqu’à fusionner des entreprises, a-t-il précisé. Toutes les pierres doivent être retournées pour qu’on puisse mettre en place des solutions innovantes pour se mettre à niveau dans le marché, pour réussir à compétitionner et à produire plus de logements à mission sociale.»

S’il attend d’avoir établi un partenariat solide avec les institutions gouvernementales avant de s’avancer, le directeur a soutenu que l’ACHAT avait «énormément d’idées» pour lutter contre la pénurie d’habitations.

«Notre but, c’est de mettre à profit notre expertise, nos idées et nos propositions, pour éventuellement fixer des objectifs de croissance ambitieux avec divers partenaires», a-t-il résumé. 

Une collaboration nécessaire

Questionné sur sa collaboration avec le gouvernement provincial, Sébastien Parent-Durand a assuré que l’ACHAT visait à adopter une «approche entrepreneuriale» et qu’elle travaillerait en partenariat avec les décideurs politiques afin d’accélérer le développement immobilier abordable et de protéger les locataires.

«On connaît en ce moment une certaine croissance à l’achat dans notre parc immobilier, malgré des investissements assez bas depuis plusieurs années. Imaginez la croissance qu’on pourrait connaître si Québec investissait des sommes à la hauteur du problème», a-t-il souligné.

Il a également précisé que le travail de collaboration entre les différents secteurs était essentiel, ajoutant que personne ne pouvait réussir «tout seul dans son coin». 

L’ACHAT est actuellement à ses balbutiements, le premier employé ayant été embauché il y a seulement quelques mois. Toutefois, M. Parent-Durand reste enthousiaste quant au dévoilement de l’existence du regroupement, et espère que cette initiative permettra aux locataires montréalais de faire face à la hausse «faramineuse» des loyers.

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.