Québec lance une nouvelle campagne de vaccination massive à l’approche de la rentrée

Une nouvelle campagne de vaccination massive, ciblant d’abord les CHSLD, les résidences pour personnes âgées, les citoyens de 75 ans et plus, les communautés isolées et les travailleurs de la santé est déjà en cours depuis lundi.

Pour la première fois en près de six mois, le premier ministre François Legault et son ministre de la Santé, Christian Dubé, étaient aux côtés du directeur national de la santé publique, le docteur Luc Boileau, et de la présidente du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ), la docteure Caroline Quach, mardi, pour donner les détails de cet effort.

Le premier ministre a dû toutefois se défendre de s’afficher ainsi pour des raisons électoralistes.

«On lance une campagne de vaccination. C’est absolument non partisan. C’est pour le bien des Québécois, donc on le fait avec les gens de la santé publique. Dans les prochains jours, je vais avoir beaucoup d’opportunités comme chef de la CAQ de répondre à vos questions qui sont plus, entre guillemets, partisanes», a-t-il dit.

Christian Dubé, qui prévoit mettre sur pied environ 150 cliniques de vaccination dont certaines de grande ampleur, affirme être en mesure de vacciner quelque 300 000 personnes par semaine durant cette nouvelle campagne. Celle-ci survient alors que le nombre d’hospitalisations, de décès et de nouveaux cas est en baisse.

Le docteur Boileau a expliqué qu’il n’y a pas de nouveau variant à l’horizon et que l’intention est d’abord et avant tout préventive.

«On est préoccupés toutefois de la rentrée, pas seulement scolaire, la rentrée de l’ensemble des activités. Il va y avoir plus de contacts, il va y avoir plus de risques de transmission et c’est pour ça que la vaccination est encouragée aujourd’hui», a-t-il dit.

Pas besoin d’attendre le nouveau vaccin

Bien qu’il soit conscient du développement d’un nouveau vaccin par la firme Moderna qui cible les nouveaux sous-variants BA.4 et BA.5 d’Omicron, Christian Dubé invite les Québécois à ne pas attendre ces vaccins dont on ne sait pas encore quand ils seront disponibles. «Il est très clair que les avantages (d’aller chercher une dose de rappel) sont beaucoup plus importants que d’attendre après ce vaccin-là.»

D’ailleurs, a fait valoir Caroline Quach, le vaccin actuel a fait ses preuves pour réduire les risques de complications graves et d’hospitalisation, même avec les derniers sous-variants. «Depuis plusieurs mois, la vaccination a vraiment pour but de limiter les complications de la COVID, donc hospitalisations et décès, (…) et les études qui sont sorties jusqu’à maintenant semblent démontrer qu’il y a même une efficacité contre les syndromes inflammatoires multisystémiques et potentiellement contre la COVID longue aussi.»

Aucune mesure contraignante en vue

Dans un contexte de repli du virus, «la santé publique ne recommande pas de mesures obligatoires et ne prévoit pas en septembre avoir à en recommander», a affirmé François Legault.

«Par contre, la santé publique (…) reste toujours libre de faire des recommandations au gouvernement pour mettre des mesures obligatoires», a précisé le premier ministre.

Quant à la situation dans les écoles en vue de la rentrée, le docteur Boileau soutient que les mesures en place sont suffisantes et il n’a pas voulu endosser l’idée d’installer des purificateurs d’air dans les classes. «On a regardé ça avec attention et on n’est pas à suggérer ça. S’il y en a qui veulent avoir ça, on peut bien les laisser faire, mais on n’est pas du tout à des recommandations de santé publique là-dessus.»

Calendrier de vaccination

Le ministre Dubé s’est dit confiant d’avoir terminé la tournée des CHSLD d’ici le 1er septembre et celle des RPA d’ici le 25 septembre.

À compter de lundi prochain, ce seront les personnes âgées de 60 ans et plus, de même que les personnes vulnérables de moins de 60 ans, qui seront ciblées et, enfin, ce sera au tour de l’ensemble des adultes québécois à compter du 29 août.

La consigne suggérée est d’aller chercher une dose de rappel pour ceux et celles dont la dernière dose remonte à cinq mois ou plus. Cependant, le délai suggéré pour ceux qui ont contracté la COVID sans avoir reçu une dose de rappel est de trois mois après avoir eu la maladie.