Plusieurs façons existent pour discuter de la fin des échanges de cadeaux à Noël

TORONTO — Refuser de s’échanger des cadeaux à Noël peut relâcher les pressions financières sur ses épaules, mais c’est une conversation qui est difficile à lancer avec des amis et des proches.

«Si on tient compte de la honte que l’on ressent à cause de sa situation financière, on pourra garder un ton plus pragmatique et moins acrimonieux à la conversation», lance Chantel Chapman, CEO of Trauma of Money.

Le coût de la vie élevé a poussé plusieurs ménages vers la pauvreté. Il ne leur reste plus aucune place dans le budget pour des dépenses superflues. Mais choisir de ne pas donner des cadeaux peut être une décision très difficile à prendre. Elle peut pousser quelqu’un à s’isoler davantage, surtout si les amis et les proches ne partagent pas son idée.

S’informer de la situation économique environnante peut amoindrir sa culpabilité, souligne Mme Chapman.

«Plusieurs personnes vivent cette situation. La honte crée une certaine confusion et peut pousser une personne à croire qu’elle est la seule à traverser des ennuis.»

Steve Bridge, un planificateur financier de Money Money Coaches Canada, dit que la détermination d’objectifs vraiment importants, comme l’éducation de ses enfants ou l’atteinte d’une indépendance financière, peut aider à surmonter la culpabilité.

«Il est rare que l’on mette la remise de cadeaux onéreux sur cette liste», dit-il.

Les Canadiens dépensent encore plus. Plusieurs se fient à leurs cartes de crédit pour réaliser leurs achats. La dette totale des cartes de crédit des cartes de crédit dépassait 4300 $ au deuxième trimestre de 2024. Elle n’a jamais été aussi élevée depuis 2007, notait Équifax.

Un récent sondage mené par la firme Coast Capital indique que 72 % des répondants canadiens ressentaient une plus forte pression financière à cause des dépenses de Noël. Le temps des Fêtes est une période qui favorise l’accroissement de la dette due aux cartes de crédit.

Et une fois qu’on a éliminé toute pensée négative, le moment est venu d’articuler ses pensées et d’avoir une conversation difficile.

Mme Chapman recommande d’amorcer la discussion en parlant de sa situation financière et d’être franc sur ses intentions. «On peut expliquer sa situation et annoncer son choix de ne pas participer à un échange de cadeaux cette année.»

Susy Fossati, de la firme Avignon Etiquette, recommande de lancer le plus tôt possible cette discussion avant de faire savoir à ses proches et à ses amis ses intentions.

«Dès que l’on sait que nous empruntons une route différente du traditionnel échange de cadeaux, il vaut mieux l’apprendre aux autres», lance-t-elle.

Elle suggère d’avoir cette conversation au téléphone ou en personne. Cette discussion sera plus facile si on l’approche de manière honnête.

«Tourner autour du pot peut rendre les choses très compliquées», dit Mme Fossati en parlant des risques de malentendus.

Et si malgré tout, quelqu’un vous donne un cadeau, Mme Fossati recommande d’apprécier simplement le geste.

«Mais il n’existe aucune obligation de donner un cadeau à son tour juste parce qu’on en a reçu un.»

Exprimer une vraie gratitude est un moyen de désamorcer la situation, mentionne Mme Chapman.

«La réciprocité n’exige pas l’achat d’un cadeau d’une valeur identique ou supérieure.»

Mme Chapman juge que remplacer le concept de l’échange de cadeaux par une solution moins restrictive.

«Si on adoptait une idée de remplacement ? On peut suggérer de remplacer les cadeaux par du temps à passer ensemble.»