Marie-Eve Proulx retire sa candidature pour la CAQ et s’excuse

MONTMAGNY, Qc — Visée encore une fois par des allégations de harcèlement psychologique, la députée caquiste et ex-ministre Marie-Eve Proulx a tout nié lundi, mais elle a néanmoins présenté ses excuses et retiré sa candidature aux élections d’octobre.

La députée en pleurs a parlé de «diffamation» et elle envisage d’entreprendre des procédures judiciaires.

«Je suis en état de choc aujourd’hui, ce n’était pas une décision que je mûrissais de longue date», a-t-elle dit, en conférence de presse dans un hôtel de Montmagny, dans sa circonscription de Côte-du-Sud.

Mme Proulx faisait même encore campagne durant la fin de semaine dernière en vue du scrutin du 3 octobre. Elle assure qu’elle n’a pas subi de pressions du parti ou du bureau du premier ministre pour qu’elle se retire.

Une plainte pour harcèlement psychologique a été déposée récemment au Tribunal administratif du travail (TAT) par une ex-attachée politique. Le chef caquiste François Legault avait toutefois par la suite réitéré sa confiance envers sa députée.

«Ce n’est pas de gaieté de coeur que j’ai pris cette décision, toutes ces histoires commencent à miner mon moral», a déclaré Mme Proulx.

Auparavant, deux plaintes avaient été déposées au TAT mais un règlement à l’amiable était intervenu en 2021. En outre, pas moins d’une vingtaine de personnes ont quitté leurs fonctions dans l’entourage de la députée depuis le début de son mandat en 2018.

«De fausses accusations, c’est lourd», a expliqué Mme Proulx, pour justifier son départ.

Elle a brandi les deux rapports d’enquête de l’Assemblée nationale qui l’ont blanchie. L’un d’eux porte d’ailleurs sur les allégations de l’ex-attachée politique qui s’adresse maintenant au TAT.

«Il n’y a jamais eu de harcèlement psychologique», a-t-elle poursuivi en ajoutant qu’elle n’avait jamais eu vent d’un mauvais climat de travail.

La toute dernière plainte déposée récemment par son ex-attachée politique devant le TAT est tout aussi infondée, selon elle.

«Ça m’est peut-être arrivé d’être malhabile (…) en raison de mes ambitions, je suis désolée, c’était involontaire», a-t-elle assuré en présentant des excuses pour avoir été impatiente, et «avoir blessé» des personnes, «si c’est le cas».

Mme Proulx a notamment fait référence à la lourdeur de sa tâche. M. Legault avait attribué à cette étoile montante, cette fidèle de la première heure, les fonctions de ministre déléguée au Développement économique, mais aussi de ministre responsable de trois régions, Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

«Ça me prenait une équipe solide, a-t-elle argué. Ça n’a pas été facile de trouver les bonnes personnes pour m’accompagner.»

Elle a déploré que malgré le règlement à l’amiable intervenu l’an dernier, des personnes avaient continué à salir sa réputation sur la place publique, alors qu’elle était elle-même astreinte à la confidentialité en vertu de l’entente.

«Ça m’a coûté mon poste de ministre», a-t-elle conclu.

Mme Proulx avait autrefois évoqué son «style» pour justifier le vide qu’elle faisait autour d’elle. Elle a rappelé qu’elle avait consulté un psychologue pour améliorer ses relations interpersonnelles.

La députée a indiqué qu’elle a continué de recevoir des «messages d’encouragement et d’appui, malgré les fausses informations qui circulaient à mon égard».

La CAQ devra maintenant trouver et investir une nouvelle candidate ou un nouveau candidat dans la circonscription. En 2018, Mme Proulx avait remporté aisément Côte-du-Sud avec 53 % des suffrages.