Les dix phénomènes météorologiques les plus marquants au Canada en 2022

MONTRÉAL — La tempête Fiona, qui a causé 846 millions $ en dommages assurables, est l’événement météorologique le plus marquant de l’année, suivi par le derecho qui a balayé le Québec et l’Ontario, selon Environnement et Changement climatique Canada.

À la veille d’un système dépressionnaire qui pourrait devenir l’événement météo le plus important depuis longtemps dans certaines régions du pays, Environnement Canada a publié mercredi sa liste des dix phénomènes météorologiques les plus marquants au Canada en 2022.

Lors d’une conférence de presse, Chantal McCartin, spécialiste en sciences physiques pour le gouvernement fédéral, a souligné que même si 2022 a été moins coûteuse et moins destructrice que 2021, les Canadiens ont dû subir les graves répercussions de longues périodes de chaleur et de froid, des supers-tempêtes et des inondations dans la dernière année.

«L’exceptionnel est maintenant devenu l’ordinaire et à l’inverse, le temps ordinaire auquel nous nous attendons, n’est plus régulier», a indiqué la spécialiste en sciences physiques.

Environnement et Changement climatique Canada a classé les phénomènes météorologiques exceptionnels d’un à dix en fonction d’un certain nombre de facteurs, notamment l’impact qu’ils ont eu sur les Canadiens, la superficie de la zone touchée, leurs répercussions économiques et la durée de leur couverture médiatique.

La fureur de Fiona frappe l’est du Canada

La palme revient à l’ouragan Fiona qui a provoqué la mort de trois personnes et causé 846 millions $ en dommages assurables selon le gouvernement fédéral.

Après le passage de la tempête en septembre dernier, plus de 90 % des clients de la compagnie d’électricité locale n’avaient pas d’électricité sur l’Île-du-Prince-Édouard et environ 80 % des clients de la Nova Scotia Power vivaient la même situation.

Le gouvernement fédéral a déployé près de 1000 militaires dans le Canada atlantique pour aider au nettoyage des débris et à la réouverture des routes.

«Le déplacement particulièrement lent de Fiona a contribué à cette destruction, il s’agit probablement de l’ouragan le plus destructeur de l’histoire du Canada», a souligné Chantal McCartin.

Un derecho occasionne un milliard de dollars de dommages en balayant l’Ontario et le Québec 

Les factures des réparations liées aux vents violents qui ont frappé le sud de l’Ontario et l’ouest du Québec au printemps dernier dépassent maintenant le milliard de dollars et, les entrepreneurs étant à bout de souffle, la reprise se prolongera bien au-delà de l’été prochain. 

Ce montant classe la tempête au sixième rang des sinistres les plus coûteux au Canada, en termes de dommages assurés.

La ligne droite de vents violents qui a frappé l’Ontario et le Québec le 21 mai n’était pas la tempête de vent la plus intense au Canada, mais c’était la première fois qu’une tempête de cette ampleur balayait le corridor le plus densément peuplé du pays.

La ligne d’orages violents a parcouru 1000 kilomètres en 9 heures.

«Tristement, plus de 11 personnes sont décédées, principalement à cause de chutes d’arbres et au moins 13 communautés ont déclaré l’état d’urgence», a précisé Chantal McCartin.

Le printemps pluvieux du Manitoba, les sécheresses et les records de chaleur dans plusieurs régions du pays pendant l’été, les incendies de forêt sur les deux côtes, le «printemps hivernal» en Colombie-Britannique et les super-tempêtes qui ont  traversé les Prairies au mois de juillet occupent les rangs trois à sept du classement d’Environnement Canada.

Montréal sous le déluge

Le «gigantesque système de pluie» qui a «submergé Montréal» occupe la huitième position.

À la mi-septembre, de fortes précipitations se sont abattues sur le Québec. Les pluies ont entraîné d’importantes inondations dans le Grand Montréal, en plus de provoquer des infiltrations dans le métro.

«Le centre-ville et la banlieue ont reçu entre 80 et 110 millimètres de pluie, soit l’équivalent d’un mois de pluie en seulement deux heures», a expliqué Mme McCartin en soulignant que «des centaines de Montréalais ont dû faire face à des inondations causées par des toits qui fuyaient, des rues inondées et des sous-sols remplis d’eau».

Elle a ajouté que «les pertes liées aux assurances ont atteint un montant de 180 millions $».

Au Lac-Saint-Jean, l’affaissement d’une route lors de ces précipitations a causé la mort d’une personne.

La fin du classement d’Environnement Canada est occupée par des records de froid enregistrés dans le nord et l’ouest du pays avant la période des Fêtes l’an dernier et «trois fins de semaine stressantes de tempête en janvier pour les Canadiens de l’Atlantique».

Un «système énorme» pour Noël

Environnement Canada a publié son classement quelques heures avant une tempête exceptionnelle qui doit frapper l’est de l’Amérique du Nord, dont tout le Québec.

«Les ingrédients qui sont présents dans la tempête qui s’en vient sont vraiment là pour qu’elle soit sur la liste l’année prochaine…c’est un système énorme, juste au moment où les gens se déplacent avant les Fêtes», a souligné Chantal McCartin.

Des précipitations de neige, de pluies verglaçantes, des vents forts et de la poudrerie déferleront sur le Québec à partir de jeudi soir.